Panneaux solaires photovoltaïques (producteurs d’électricité)

arrangement de capteurs solaires en forme de soleil

Le prix des panneaux solaires photovoltaïques a tellement baissé que le kilowattheure d’électricité solaire produit sur son toit peut revenir moins cher que le kilowattheure vendu par son distributeur. De plus, le marché propose des nouveautés, tels les capteurs solaires "hybrides" (qui combinent la production d’électricité et de chaleur) ou les grandes batteries de stockage à haute performance qui augmentent l’autonomie d’un bâtiment. Il faut encore ajouter que les pompes à chaleur électriques sont devenues très performantes pour chauffer un bâtiment et son eau sanitaire, ou pour récupérer la chaleur d’une évacuation de ventilation. Voilà pourquoi il est utile de parler "énergie du bâtiment" au sens large, lorsqu’on s’intéresse a priori uniquement à l’électricité solaire.

 

Profiter de l'énergie solaire

Types d'installations

1100 kWh d’énergie solaire par m2 et par an

En Suisse, le soleil délivre annuellement sur chaque mètre carré une quantité d’énergie comprise entre 1000 kWh (en plaine, au nord du pays) et 1500 kWh (en altitude) – pour autant que ce mètre carré ne soit pas à l’ombre des montagnes, des arbres ni des constructions. En moyenne, on peut compter chaque année sur 1100 kWh, soit l’équivalent de 100 litres de mazout, ou de 100 m3 de gaz naturel, ou de 200 kg de pellets de bois. Mais encore faut-il parvenir à capter et à valoriser cette énergie renouvelable. Dans le secteur du bâtiment, il y a surtout quatre moyens d’en profiter :

    • De manière passive, grâce à une architecture qui facilite non seulement la pénétration directe du soleil par les fenêtres en hiver (mais pas en été), mais aussi le stockage de la chaleur solaire dans la masse des murs et des dalles (voir sources de chaleur passives).
    • Avec des capteurs solaires thermiques. Le but est de collecter de la chaleur dans un accumulateur d’eau pour produire de l’eau chaude sanitaire (toute l’année). Avec une plus grande surface de capteurs et un accumulateur d’eau plus volumineux, il est possible de participer aussi au chauffage durant la saison froide. Si l’appoint de chauffage est assuré par une pompe à chaleur "sol-eau" couplée à des sondes géothermiques, on peut même profiter de la belle saison pour conduire la chaleur solaire en profondeur dans le sol, afin de compenser la chaleur soutirée en hiver – ce qui permet d’utiliser des sondes moins profondes et moins coûteuses.
Puissance installée

Les watts-crête (Wc) définissent une installation photovoltaïque

Les panneaux solaires photovoltaïques fonctionnent grâce à des matériaux semi-conducteurs qui convertissent une partie du rayonnement du soleil en électricité (les LED d’éclairage, constituées du même genre de matériaux, font exactement le contraire en convertissant l’électricité en lumière). Les panneaux font cette conversion avec des rendements qui vont de 10 à 21% au maximum. Ils sont généralement assemblés en groupe, reliés par des câbles à plusieurs dispositifs qui gèrent leur électricité afin de la stocker dans des batteries ou de la rendre compatible avec l’électricité du réseau.

Petite maison composée de panneaux photovoltaïques

Pour définir une installation photovoltaïque, on ne parle pas de sa surface mais de sa puissance en watt-crête (Wc ou, en anglais, Wp = Watt-peak), à savoir la puissance électrique qu’un ensemble de panneaux peut délivrer dans des conditions standardisées d’ensoleillement: les panneaux reçoivent perpendiculairement un rayonnement solaire d’une puissance de 1000 W/m2, et ils sont à une température de 25°C (ils ne sont pas échauffés par le rayonnement solaire). Ainsi, pour atteindre une même puissance de crête, des panneaux solaires avec une efficacité de 20% occupent deux fois moins de place que des panneaux avec une efficacité de 10%.

Dans la réalité, les conditions nécessaires à atteindre la puissance de crête sont rarement réunies: le ciel est souvent nuageux, l’angle d’arrivée du soleil sur les panneaux varie dans la journée et au fil de saison, et la température des panneaux s’élève sous l’effet du rayonnement solaire – ce qui diminue leur rendement. D’autant que des pertes dans le câblage et les dispositifs qui gèrent l’électricité réduisent la performance générale.

Sur le Plateau suisse, pour couvrir la consommation d’électricité annuelle d’un ménage standard – soit environ 3500 kWh – une installation de 4 kWc (4 kilowatts-crête) peut suffire. On peut, par exemple, les atteindre avec 20 m2 de panneaux en silicium monocristallin (rendement 20%) orientés vers le sud et inclinés à 35°. Si ces panneaux sont placés sur la façade, il en faut 30 m2. Et si le pan du toit regarde vers le sud-est ou le sud-ouest, il en faut 24 m2. Lorsque le toit est plat, les panneaux sont généralement disposés en rangs inclinés vers le soleil et suffisamment espacés pour ne pas se faire mutuellement de l’ombre. Ils prennent alors plus du double de surface que s’ils sont juxtaposés sur un toit en pente.

Ceci-dit, lorsqu'on dit qu'une installation photovoltaïque "couvre" la consommation électrique annuelle d'un bâtiment, cela ne veut pas dire que le bâtiment soit autonome en électricité. La production d'électricité solaire est faible en hiver, période où les besoins en électricité sont souvent les plus importants. D'où l'intérêt d'installer la plus grande surface de panneaux photovoltaïques possible.

Cadastre solaire

Consulter le cadastre solaire et faire une simulation avec un calculateur solaire

Vue d'un cadastre solaire

De nombreux cantons et communes disposent d’un cadastre solaire, à savoir d’une carte (généralement disponible sur internet) sur laquelle on peut voir quelles toitures sont les plus favorables à capter le soleil. La carte tient compte de l’orientation des pans de toit ainsi que des ombres portées par les montagnes, les arbres et les autres bâtiments. Cependant ces données restent indicatives: seul un examen du bâtiment sur place peut vraiment définir son potentiel solaire.

Par ailleurs, un calculateur solaire permet de se faire une idée de la taille, des performances et des coûts d’une installation solaire, en fonction du lieu d’implantation du bâtiment et de son orientation face au soleil. Mais l’ensoleillement du toit reste théorique: il ne tient généralement pas compte de l’environnement direct du bâtiment, comme c’est le cas d’un cadastre solaire.

Emplacement des panneaux solaires

Une installation photovoltaïque peut être isolée, rapportée (ajoutée) ou intégrée

Une installation photovoltaïque peut être isolée, c’est-à-dire posée sur le sol. Mais étant donné qu’en Suisse le terrain est rare, les panneaux solaires trouvent mieux leur place sur les toits et les façades des bâtiments, ainsi que sur les ouvrages d’art (ponts, murs de soutènement, murs-antibruit autoroutiers, etc). Sur un bâtiment, les capteurs peuvent être soit rapportés (on dit aussi ajoutés), c’est-à-dire fixés par-dessus un toit ou une façade, soit intégrés, c’est-à-dire qu’ils remplissent aussi une fonction architecturale: ils remplacent la couverture du toit, les panneaux de protection de façade ou les barrières de balcon. Cette distinction est importante pour le calcul de la rentabilité économique de l’installation solaire et pour le montant d’une éventuelle subvention. Si on doit rénover un toit en pente, il faut envisager l’intégration en priorité car la durée de vie des panneaux peut dépasser 30 ans. Pour un toit plat, il est également recommandé de coordonner la pose de l’installation solaire avec la réfection de l’étanchéité (les deux ont une durée de vie estimée à 30 ans ou plus).

Panneaux solaires photovoltaïques inclinés sur un toit plat
Rapportés (ajoutés) et inclinés sur un toit plat
Panneaux photovoltaïques rapportés sur un toit incliné
Rapportés (ajoutés) sur un toit en pente
Panneaux photovoltaïques intégrés sur un toit incliné
Intégrés à un toit en pente (remplacent les tuiles)
Panneaux photovoltaïques ajoutés sur des balcons
Rapportés ou intégrés (remplacent le garde-corps) sur des balcons
Panneaux photovoltaïques ajoutés ou intégré sur une façade
Rapportés ou intégrés (remplacent le bardage) sur une façade
Panneaux photovoltaïques intégrés sur un couvert à voitures et rapportés et inclinés sur un petit local
Intégrés (remplace la couverture) à un couvert à voitures et rapportés (ajoutés) sur un local à poubelles

www.solarchitecture.ch, exemples de bâtiments avec des panneaux solaires intégrés à l'architecture

Rentabilité

La rentabilité d’une installation solaire photovoltaïque

Une installation photovoltaïque privée est le plus souvent raccordée à un réseau électrique public, afin de lui revendre tout ou partie de son électricité solaire. Pour un profane, prévoir la rentabilité économique de sa future installation est un exercice compliqué. Il y a les coûts de mise en place: matériel et main d’oeuvre. Les coût de maintenance: contrôle, entretien et assurance (si elle n’est pas comprise dans l’assurance bâtiment). Les éventuelles subventions et les déductions fiscales: de Pronovo (SRI et RU), du canton et de la commune. Et il faut estimer la quantité d’électricité que les panneaux solaires vont engendrer au cours des années et qui sera revendue au réseau public.

Dans le calcul de rentabilité, on doit aussi tenir compte du courant que le bâtiment va lui-même économiser s’il profite directement de cette électricité solaire (autoconsommation) – ce qui est généralement souhaitable. Or, la performance des panneaux solaires dépend de leur technologie de fabrication, de l’ensoleillement et du climat du lieu où ils sont implantés, de leur orientation face au soleil, de l’ombrage (montagnes, arbres et bâtiments voisins). Sans oublier les pertes induites par le câblage, les dispositifs électriques et l’onduleur – le boîtier qui transforme l’électricité solaire (courant continu) en électricité compatible avec nos prises (courant alternatif). Il faut encore prendre en compte la baisse de production due au vieillissement de l’installation: de 0,5 à 0,8% par année suivant la technologie. Et les imprévus: des arbres qui grandissent, de nouvelles constructions qui s’installent, ou des étages qu’on rajoute aux bâtiments voisins. Ces nouveaux obstacles à la lumière solaire peuvent réduire la production électrique d’une proportion bien plus grande que la part d’ombre qu’ils portent sur les panneaux solaires.

Il est aussi très important que les panneaux soient ventilés par dessous. Au fur et à mesure qu’ils s’échauffent sous le soleil, leur rendement baisse: lorsque leur température dépasse 25°C, ils perdent en moyenne 0,4% de rendement pour chaque degré supplémentaire – et ils peuvent s’échauffer juqu’à 100°C !

Sur le site du service de l’énergie de son canton, ainsi que sur le site de Swissolar, on trouve des informations et des feuilles de calcul Excel pour faire ces estimations. Voir aussi sur le site web de son distributeur d’électricité: certains offrent leurs services pour deviser, installer et suivre l’installation au fil des ans. La plupart des installateurs de panneaux solaires offrent aussi un service complet – de la recherche de subvention à la mise en service. Étant donné les rapides évolutions du marché, il vaut la peine de comparer plusieurs offres comprenant un calcul de rentabilité.

Si on a une grande surface de toit à disposition, par exemple une ferme ou un hangar agricole, on peut même la louer à une société qui prendra en charge l’ensemble des coûts d’installation et de maintenance (contracting). De telles opérations sont aussi possibles pour réduire les coûts liés à la rénovation ou l’isolation d’un toit. Il est important que le contrat traite tous les cas de conflits possibles, notamment les fuites d’eau à travers les capteurs qui pourraient endommager le bâtiment.

Types de panneaux

Les différents panneaux solaires photovoltaïques

La technologie solaire évolue vite. Les performances des panneaux photovoltaïques s’améliorent en même temps que leur prix baisse. Le marché propose aussi régulièrement de nouveaux types de capteurs plus performants, plus minces, plus souples ou translucides. On peut les diviser en quatre familles :

Panneau avec cellules en silicium monocristallin : cellules carrées aux coins arrondis encadrées sous verre, aspect bleu uni ou noir, rendement 16 à 21%, peut être utilisé comme couverture translucide (auvent, toiture de garage).

cellule solaire en silicium polycristallinPanneau avec cellules en silicium polycristallin : cellules juxtaposées sans jour, à l’aspect scintillant (dû à l’amalgame de cristaux orientés en tout sens) et encadrées sous verre, rendement 15-17%, plus sensible à la couverture nuageuse et à la chaleur qu’un panneau monocristallin.

cellule solaire en couches mincesPanneau avec cellules en couche-mince ou en silicium amorphe : aspect foncé et uniforme (comme les cellules de calculette), rendement 6-14%, nombreuses technologies en plein développement, très mince ou souple, moins sensible aux températures élevées, certains ont une nette baisse de performance au cours des 1-2 premières années mais qui se stabilise par la suite.

cellule solaire associée à un circuit collecteur thermique (hybride)Panneau solaire hybride "photovoltaïque-thermique" : un panneau solaire photovoltaïque a une production optimale d’électricité lorsque sa température est à environ 20°C. Or, il s’échauffe sous le soleil et perd de son efficacité. D’où l’idée de l’associer à un capteur solaire thermique non vitré: sous les cellules photovoltaïques est disposé un circuit d’eau qui récupère la chaleur (qui peut être utilisée pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, la régénération de la chaleur du sous-sol, ou le stockage saisonnier dans un très grand accumulateur d’eau). Ce "capteur hybride" permet de produire à la fois de l’électricité et de la chaleur avec une surface plus compacte que si on utilisait ces deux types de capteurs sur un même toit. En hiver et en entre-saison, la performance de la partie thermique est moins bonne que celle d’un capteur thermique classique. Mais en été, le fait que la température soit plus basse devient un avantage pour éviter la surchauffe de l’installation – surtout si la chaleur solaire est conduite par des sondes géothermiques pour réchauffer le sous-sol (refroidi durant l’hiver pour chauffer le bâtiment). En effet, une température trop haute peut modifier l’entourage des sondes et réduire les bons échanges de chaleur avec le terrain. S’ils offrent en théorie beaucoup d’avantages, les panneaux hybrides doivent encore faire leur preuve sur la durée.

La performance d’une installation photovoltaïque ne dépend pas uniquement de la qualité des cellules solaires. L’appareillage électrique et le schéma de câblage sont aussi très importants. Par exemple, lorsqu’un panneau reçoit de l’ombre (celle d’une cheminée, par exemple), la performance de tous les panneaux branchés en série diminue. Les panneaux récents contiennent des diodes by-pass ou un optimiseur de puissance pour contourner ce problème. Il peuvent aussi être équipés d'un micro-onduleur sous chaque panneau solaire: ils fonctionnent ainsi comme branchés en parallèle, et la défaillance (ou l'ombrage) d'un panneau n'influence pas la performance des autres.

Bâtiment isoléChalet isolé sur une colline

Électrifier un bâtiment qui n’est pas relié au réseau public

Les panneaux photovoltaïques permettent d’électrifier un bâtiment qui n’est pas raccordé à un réseau électrique public (maison isolée, chalet, cabane). Dans ce cas, on peut choisir la forme de l’électricité que délivrent les prises. Si on opte pour du courant continu 12 ou 24 volts (tel que le produisent les panneaux solaires), il n’y a pas besoin d’onduleur. Ce système à l’avantage de provoquer moins de pertes d’énergie, mais il faut acquérir des appareils spéciaux qui fonctionnent sur 12 ou 24 volts (voir dans les équipement pour bateaux ou caravanes). Si on opte pour le courant alternatif 230 volts (le standard de nos prises), il faut un onduleur qui convertit le courant continu en courant alternatif et qui élève la tension. L’installation est plus chère à mettre en place, mais elle offre davantage de souplesse, notamment parce qu’on peut utiliser les appareils électriques ordinaires qui sont souvent moins chers.

Dans tous les cas, il faut prévoir des batteries et un boîtier qui règle leur charge (chargeur). Ce sont des éléments très important pour une installation solaire autonome et ils peuvent représenter plus de la moitié de son coût sur le long terme. Les batteries et le chargeur doivent être choisis en rapport avec la puissance des panneaux. Ainsi, pour dimensionner une installation solaire autonome, il faut d’abord faire l’inventaire des appareils que l’on prévoit d’utiliser (lampes, frigo, ordinateur etc.) et totaliser l’énergie qu’ils utiliseraient pendant plusieurs jours sans soleil, en fonctionnant uniquement sur les batteries. Comme il existe de nombreux modèles de batteries et de panneaux solaires, il vaut mieux passer par un spécialiste pour faire le choix, ou acquérir un kit complet (panneaux photovoltaïques, connexions, chargeur, batteries).

Les batteries contiennent des substances malvenues dans l’environnement. Lorsqu’elles arrivent en fin de vie, on a le devoir de les remettre dans une déchèterie officielle ou dans un commerce spécialisé.

Subventions

Aides financières pour les installations photovoltaïques

En mai 2017, le peuple suisse a adopté la Loi sur l'énergie qui permettra de mettre en place la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération. Depuis le 1er janvier 2018, c'est la fondation Pronovo (une "filiale" de Swissgrid, la société nationale qui possède et exploite le réseau électrique suisse à très haute tension) qui gère les aides financières pour l'achat et la mise en place des installations photovoltaïques, et pour rétribuer le courant solaire injecté dans le réseau électrique. En résumé, il y a désormais deux systèmes d'encouragement financier:

  • Le SRI (Système de Rétribution à l'Injection), c'est le rachat du courant solaire produit.
  • La RU (Rétribution Unique), qui est une aide financière à l'investissement. Elle se divise en PRU (Petite Rétribution Unique) pour les installations de moins de 100 kWc, en GRU (Grande Rétribution Unique) pour les installations supérieures ou égales à 100 kWc, et en RUE (rétributions uniques élevées), pour les installations photovoltaïques de 2kW à 149.99 kW sans consommation propre.

Pour que Pronovo puisse prendre en compte une installation, il faut lui adresser l’avis de mise en service complet émis par le distributeur d’électricité auquel l’installation est raccordée.

Pour les installations solaires mises en service avant 2018, consulter les informations et le module "tarificateur" sur le site de Pronovo.

Il y a parfois des possibilités de recevoir des subventions auprès de certains cantons, communes et fournisseurs d’électricité. Dans presque tous les cantons, les dépenses liées à la mise en place d’une installation solaire sur un bâtiment existant sont déductibles des impôts.

Plug & Play

Petite installation photovoltaïque Plug & Play mobile branchée directement sur une prise électrique

En Suisse, un abonné du réseau électrique est en droit d'installer chez lui une petite installation solaire photovoltaïque mobile, dite "Plug & Play" ou "plug-and-play", d'une puissance maximale de 600 watts et qui s'enfiche directement dans une prise électrique. Avec une installation Plug & Play, le courant solaire est injecté dans le circuit du bâtiment sans passer par un appareillage de contrôle spécial, ni par un compteur (comme c'est le cas pour une installation plus puissante). Cette énergie renouvelable peut alors alimenter les appareils électriques et électroniques en cours de fonctionnement: frigo, modem, chargeur de batteries, pompe de circulation de chauffage, etc. L'électricité qui n'est pas consommée in situ est mise à la disposition du réseau pour les abonnés du voisinage.

Sur l'année, une installation Plug & Play de 500 watts peut produire environ 500 kWh d'électricité, soit un cinquième de ce que consomme un ménage-type de 2 personnes (~2500 kWh par an) – sans compter le chauffage et la production d'eau chaude.

En savoir plus

 

Injection dans le réseau et autoconsommation

En cas de panne du réseau...

Mon installation solaire photovoltaïque produira-t-elle de l'électricité en cas de panne du réseau public (blackout) ?

En cas de panne ou d'interruption du réseau électrique public (blackout), une installation solaire photovoltaïque reliée au réseau est conçue pour se déconnecter automatiquement: elle n'injecte plus d'électricité, ni sur le réseau public, ni dans le bâtiment (installation avec autoconsommation). Il n'y a donc plus d'électricité disponible pour le ménage, ni pour charger les véhicules électriques. Le but de cette déconnexion automatique est d'éviter que les panneaux solaires n'injectent de l'électricité sur le réseau, alors que des personnes y travaillent pour gérer la panne (risque d'électrocution). La déconnexion automatique protège aussi le circuit électrique du bâtiment contre un risque d'incendie.

Pour qu'une installation solaire photovoltaïque puisse continuer à fournir de l'électricité au bâtiment en cas de panne du réseau public, elle doit disposer de batteries de stockage et être dotée d'une fonction "blackout", qui permet de la transformer momentanément en une installation autonome découplée du réseau (off-grid).

Injection dans le réseau électrique

Injecter toute son électricité solaire dans le réseau public

Lorsque l’installation photovoltaïque injecte (on dit aussi "refoule") toute son électricité dans le réseau public auquel le bâtiment est raccordé, on peut la considérer comme une petite centrale solaire indépendante. Les kilowattheures injectés sont comptabilisés par un compteur de production – c’est sur cette base que le propriétaire de l’installation est rétribué par le distributeur local, qui a l’obligation légale de lui racheter son courant. Le prix de rachat varie suivant le distributeur, la taille de l’installation et le fait qu’elle soit ou non bénéficiaire d'un système de rétribution.

Dès 2026, le tarif de rachat sera le même pour toute la Suisse, et sera calculé à la fin de chaque trimestre, en fonction du prix du marché "équivalent photovoltaïque" des mois précédents. Le tarif de rachat sera donc à priori plus bas en été, quand l'énergie photovoltaïque est abondante, et plus haut en hiver, quand elle est plus rare. Un tarif de rachat plancher sera toutefois établi pour assurer une rétribution minimale même si le prix du marché descend plus bas. Ce tarif plancher sera différent pour les petites installations jusqu'à 30 kW, comme les villas, et les installations plus conséquentes.

Pour ses propres besoins en électricité, le bâtiment possède un compteur ordinaire, et il est un client "normal" du réseau. Bien que "consommation" et "production" soient séparées sur le plan comptable, dans la réalité les électrons suivent le plus court chemin vers les appareils et les lampes: le bâtiment consomme aussi sa propre électricité.

Panneau d'affichage de la production d'électricité solaire, situé sur un bâtiment scolaire
Disposé pour être vu par les élèves, ce compteur d’électricité solaire affiche la production des panneaux photovoltaïque situés sur le toit de leur école.

Autoconsommation

Consommer sa propre électricité (autoconsommation)

La loi sur l’énergie et l’ordonnance sur l’approvisionnement en électricité précisent que le propriétaire d’une installation photovoltaïque n’est pas obligé d’injecter toute l’électricité produite dans le réseau. Lorsqu’un bâtiment "autoconsomme" une partie de son électricité solaire (au lieu de l’injecter entièrement dans le réseau public), il est équipé d’un dispositif de régulation et de comptage un peu plus complexe, et donc un peu plus cher à installer. L’avantage de l’autoconsommation, c’est qu’elle incite le propriétaire à adapter l’usage de ses appareils électriques (notamment de chauffage et de production d’eau chaude) à son rythme de production.

Comme vu plus haut, un ménage standard peut couvrir sa consommation annuelle d’électricité (sans compter le chauffage, ni la production d’eau chaude) avec une installation photovoltaïque de 4 kWc. Cependant, l’ensoleillement n’est souvent pas en phase avec ses besoins: les panneaux ne donnent pas d’électricité pendant la nuit, et ils en produisent 4 à 5 fois moins en décembre-janvier qu’en juin-juillet. Or, c’est en hiver et en soirée qu’on a le plus besoin d’électricité pour s’éclairer, cuisiner et faire fonctionner les appareils. Ainsi, seul environ un tiers de l’électricité fournie par les panneaux est généralement directement utilisé, les deux autres tiers étant injecté dans le réseau public.

La part d’autoconsommation d’un bâtiment peut augmenter si on l’équipe aussi de batteries de stockage. Le marché propose des batteries au lithium de nouvelle génération, grandes comme un frigo et capable de stocker assez d’énergie (~10 kWh) pour apporter une  autonomie de plusieurs jours. Leur durée de vie est annoncée à plus de 10 ans. Pour un stockage plus important, il existe une solution encore expérimentale: utiliser l’électricité solaire en excès pour produire de l’hydrogène à partir de l’eau (par électrolyse). L’hydrogène, gaz explosif et inflammable, est stocké dans des bonbonnes. En cas de besoin, il est conduit dans une pile à combustibles qui produit à la fois de l’électricité et de la chaleur.

Dans tous les cas, on gagne à coordonner l’usage des consommateurs d’électricité avec la production solaire: machines à laver le linge et la vaisselle, recharge d’accus pour les appareils et les véhicules électriques, etc. Si le chauffage et la production d’eau chaude se font avec une pompe à chaleur, on peut augmenter la part d’autoconsommation avec une programmation qui tient compte de la météo et des plages de production d’électricité solaire (optimiseur).

Autoconsommation et batteries de stockage, sur le site de SuisseEnergie

Communauté d'autoconsommateurs

Vendre l'électricité solaire aux voisins

Depuis 2018, il est possible de former une communauté d'autoconsommateurs entre habitants d'un même immeuble ou entre habitants de maisons individuelles voisines. Le but est de partager l’électricité solaire produite par l'installation photovoltaïque d'un membre (ou de plusieurs membres) de la communauté, afin d'augmenter la part d'autoconsommation. La communauté d'autoconsommateurs est représentée par un gestionnaire et par un seul compteur d'électricité: c'est un client unique auprès du distributeur d'électricité. Mais chaque membre de la communauté a aussi son propre compteur pour procéder à la facturation interne, en fonction de la consommation de chacun. Il existe plusieurs modèles pour la mise en place d'une communautés d'autoconsommateurs, dont le gestionnaire peut être un propriétaire, une coopérative solaire ou même le distributeur local d’électricité.

Communauté d'autoconsommateurs, sur le site de SuisseEnergie

 

Chauffage, eau chaude et climatisation

Produire de l’eau chaude
Produire de l’eau chaude avec un chauffe-eau "pompe à chaleur"

Pour produire de l’eau chaude au robinet (eau chaude sanitaire), on connaît depuis plus de 40 ans les capteurs solaires thermiques: ils s’échauffent sous le soleil, et leur chaleur passe dans un circuit d’eau et d’antigel qui les relient à un chauffe-eau. Il leur faut juste un peu d’électricité pour faire tourner la pompe de circulation. Le rendement est faible durant les jours froids et couverts, mais il peut-être très élevé durant la période estivale (plus de 80%) – au point que la production de chaleur excède souvent largement les besoins en eau chaude et peu conduire à une surchauffe de l’installation.

Même si leur rendement ne dépasse pas 20%, les panneaux solaires photovoltaïques peuvent produire de l’eau chaude avec un bon rendement, s’ils sont associés à un chauffe-eau pompe à chaleur (CEPAC). Un CEPAC (appelé aussi chauffe-eau thermodynamique) peut produire de l’eau chaude avec 2 à 3 fois moins d’électricité qu’un chauffe-eau électrique classique (désormais déconseillé ou interdit dans les constructions neuves dans la plupart des cantons). Cet appareil soutire la chaleur de l’air d’une cave ou d’un garage et rejette de l’air plus froid.

Au lieu de panneaux photovoltaïques, on peut aussi associer des capteurs solaires thermiques à un CEPAC. Des études ont montré que, compte tenu du mix électrique suisse, le bilan des deux solutions est à peu près équivalent sur le plan environnemental.


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Maison avec panneaux solaires photovoltaïques

Panneaux photovoltaïques, chaudière et CEPAC

Ce bâtiment est équipé de panneaux solaires photovoltaïques. Il est chauffé par une chaudière à combustible (bois, gaz ou mazout), et son eau chaude sanitaire est produite par un chauffe-eau pompe à chaleur (CEPAC) qui fonctionne à l’électricité.

En hiver, sous le soleil

maison avec panneaux solaires photovoltaïques en hiver et de jour

Le bâtiment consomme l’électricité de ses panneaux solaires pour produire de l’eau chaude, pour faire fonctionner les appareils électroménagers et électroniques, et pour recharger les batteries (ordinateur, téléphone, vélo électrique etc.). Lorsque le besoin en électricité dépasse la capacité de production de ses panneaux, il recourt à l’électricité du réseau – ce qui arrive plus souvent en hiver qu’en été.

En hiver, de nuit

maison avec panneaux solaires photovoltaïques en hiver et de nuit

Toute l’électricité consommée provient du réseau. Le CEPAC est réglé pour ne pas fonctionner durant les heures sans soleil (la réserve d’eau chaude produite durant la journée suffit). On évite aussi de mettre en marche les appareils qui peuvent fonctionner durant la journée (lave-linge) ou de recharger les accus.

En été, sous le soleil

maison avec panneaux solaires photovoltaïques en été et de jour

La chaudière est complètement éteinte. L’eau chaude sanitaire est produite grâce à l’électricité solaire. Le bâtiment optimise sa consommation de courant en faisant fonctionner ses appareils tour à tour, afin de ne pas devoir recourir à l’électricité du réseau. Le supplément d’électricité solaire est injecté dans le réseau, et revendu à un tarif fixé par le distributeur local.

En été, par jour nuageux

maison avec panneaux solaires photovoltaïques en été, de jour et par ciel nuageux

La production d’électricité a lieu même par ciel couvert. Mais comme elle ne suffit pas toujours au bâtiment, il doit consommer de l’électricité du réseau. Le bâtiment peut optimiser sa consommation d’électricité en organisant l’usage de certains appareils en fonction de l’ensoleillement et des prévisions météorologiques.

Chauffer avec le soleil

Chauffage et eau chaude avec des panneaux solaires

Comme déjà mentionné, la part d’autoconsommation d’électricité solaire peut être maximale lorsque le bâtiment est équipé d’une pompe à chaleur (qui fonctionne avec de l’électricité) pour le chauffage et l’eau chaude – à condition de coordonner le fonctionnement de la pompe à chaleur avec l’ensoleillement. Pour faire des réserves de chaleur au moment où le soleil est le plus actif, il faut que l’installation comporte un grand accumulateur d’eau et une régulation électronique qui anticipe l’ensoleillement et les besoins du bâtiment. Le but est, par exemple, d’éviter que la pompe à chaleur fonctionne juste après les douches du matin (7h30) pour refaire le stock d’eau chaude sanitaire – en utilisant l’électricité du réseau – alors qu’elle pourrait profiter de l’électricité gratuite des panneaux photovoltaïques si elle attendait 10h.

Lorsqu’on parle de bâtiment "zéro énergie", cela ne veut pas forcément dire qu’il soit autonome en énergie. Dans le cas du label Minergie A, le bâtiment produit – sur l’année – au moins autant d’énergie qu’il en consomme. Mais il a besoin d’un apport d’énergie lorsque le soleil ne suffit pas à alimenter ses capteurs solaires – par exemple un poêle à bois et de l’électricité du réseau. En hiver, l’autonomie est difficile à atteindre, alors qu’en été les panneaux solaires thermiques et photovoltaïques produisent souvent de la chaleur et de l’électricité en excès par rapport aux besoins.

En Suisse, quelques bâtiments exemplaires parviennent à se chauffer de manière autonome en combinant à la fois des panneaux solaires photovoltaïques et des capteurs solaires thermiques avec un très grand volume de stockage de chaleur (par exemple un accumulateur d’eau chaude de 200’000 litres pour 8 appartements). D’autres utilisent des capteurs hybrides phtotovoltaïques-thermiques, une pompe à chaleur "sol-eau" (c’est-à-dire couplée à des sondes géothermiques) et un stockage saisonnier de la chaleur dans le sol: la chaleur solaire inutilisée durant la belle saison est conduite en profondeur par les sondes géothermiques pour régénérer la chaleur du terrain soutirée en hiver. Cette chaleur est ensuite récupérée par la même installation durant la saison de chauffage.


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Maison avec panneaux solaires photovoltaïques et capteurs solaires thermiques

Panneaux photovoltaïques et capteurs thermiques avec une pompe à chaleur "sol-eau"

Ce bâtiment est équipés de deux type de panneaux solaires: producteur d’électricité (photovoltaïque) et collecteur de chaleur (thermiques). Pour son chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, il utilise une pompe à chaleur "sol-eau".

En hiver, sous le soleil

maison avec panneaux solaires photovoltaïques et capteurs thermiques en hiver et de jour

Les panneaux solaires délivrent de la chaleur et de l’électricité. Mais pas assez pour rendre le bâtiment autonome en énergie: il doit régulièrement importer de l’électricité du réseau. La pompe à chaleur soutire des calories du sous-sol, ce qui permet de monter la température du stock d’eau chaude qui sert au chauffage (par le sol) et à la préparation de l’eau chaude sanitaire.

En hiver, de nuit

maison avec panneaux solaires photovoltaïques et capteurs thermiques en hiver et de nuit

Pour faire fonctionner son éclairage et ses appareils électriques et électroniques, le bâtiment importe de l’électricité du réseau. Si le stock d’eau chaude constitué durant le jour ne suffit pas à son chauffage, il doit aussi faire tourner sa pompe à chaleur.

En été, par jour de soleil

maison avec panneaux solaires photovoltaïques et capteurs thermiques en été et de jour

La pompe à chaleur ne fonctionne pas, car le capteur thermique produit largement assez de chaleur pour produire de l’eau chaude sanitaire. Le supplément de chaleur est envoyé dans le circuit de la sonde géothermique, afin de réchauffer le sous-sol qui a été refroidi durant l’hiver. Les pompes de circulation utilisent peu d’électricité, si bien que le bâtiment peut injecter une grande partie de son électricité solaire dans le réseau. 

En été, par jour nuageux

maison avec panneaux solaires photovoltaïques et capteurs thermiques en été, de jour et par ciel nuageux

La pompe à chaleur n’a pas besoin de fonctionner, car le stock d’eau chaude est assez volumineux pour permettre de tenir plusieurs jours sans soleil. Le lave-linge et le lave-vaisselle sont branchés sur l’eau chaude solaire et utilisent ainsi moins d’électricité. Le bâtiment revend au réseau une grande partie de son électricité solaire.

Rafraîchir le bâtiment

Rafraîchir les locaux en été

Avec le réchauffement climatique et ses canicules attendues plus fréquemment, la surchauffe des locaux en milieu urbain est un vrai défi énergétique. Utiliser l’électricité de panneaux photovoltaïques pour faire fonctionner des climatiseurs traditionnels n’est pas la bonne solution, puisque ces appareils utilisent beaucoup d’électricité et produisent au total davantage de chaleur dans les rues que de froid à l’intérieur des bâtiments (faible efficacité). Le free-cooling est une solution plus élégante qui consiste à pomper directement la fraîcheur du sol ou de l’eau (lac, rivière, nappe souterraine), à l’aide de la même installation qui sert à chauffer le bâtiment en hiver (couplage d’une pompe à chaleur avec des sondes géothermiques ou un circuit d’eau). Le serpentin de chauffage au sol, utilisé en hiver, peut ainsi conduire de l’eau froide durant l’été. Le free-cooling utilise peu d’électricité puisque c’est uniquement la pompe de circulation qui fonctionne, sans l’usage du compresseur de la pompe à chaleur. Il n’y a donc pas de rejets de chaleur à l’extérieur du bâtiment, comme c’est le cas avec la climatisation conventionnelle.

 

Bilan environnemental des panneaux solaires photovoltaïques

Nuisances

Électrosmog et bruit

Toute installation et tout appareil électrique en fonction émet de l’électrosmog, autrement dit du rayonnement électromagnétique. Les panneaux solaires et le câblage produisent du courant continu qui émet moins de rayonnement que les dispositifs à courant alternatif. Si on habite directement sous le toit sur lequel se trouvent les capteurs, l’exposition est faible (très en dessous des normes) et disparaît complètement pendant la nuit, lorsque les panneaux ne produisent plus d’électricité. Dans une installation photovoltaïque qui injecte son électricité dans le réseau, c’est l’onduleur qui est susceptible d’émettre le plus d’électrosmog. Un onduleur sans transformateur en émet davantage qu’un onduleur dit "à séparation galvanique". Selon le principe de précaution, on évitera de le placer à quelques mètres d’un lieu où l’on séjourne (ni juste de l’autre côté du mur, car l’électrosmog passe à travers les murs). Une autre bonne raison de mettre l’onduleur à distance, c’est qu’il produit généralement du bruit lorsqu’il fonctionne: grésillement électrique et (souvent) ventilateur de refroidissement. Le bruit, qui disparaît pendant la nuit, peut être dérangeant pour les êtres humains et les animaux domestiques.

L'électrosmog des installations photovoltaïques, sur le site de l'Office fédéral de l'environnement

Environnement & recyclage

Recyclage et bilan environnemental des panneaux solaires photovoltaïques

Si on compare son électricité avec celle du réseau (mix électrique), un panneau photovoltaïque génère sur l’ensemble de son cycle de vie – qui peut durer plus de 20 ans – bien moins de gaz à effet de serre. Au niveau de l’énergie grise, un panneau récent rembourse ce qui a été investi dans sa fabrication en 2 à 4 ans. La fabrication des panneaux en couches minces demande moins d’énergie et produit moins de gaz à effet de serre que celle des panneaux en silicium (qui sont plus massifs).

Au niveau des ressources également, les panneaux photovoltaïques font mieux que l’électricité du réseau. Cependant, les modèles en couches minces utilisent des minéraux rares dont certains éléments sont dangereux une fois libérés dans l’environnement (cadmium, sélénium, plomb). Et le procédé de fabrication des modèles en silicium utilise des gaz fluorés qui détruisent la couche d’ozone.

Arrivés en fin de vie, les panneaux photovoltaïques sont considérés comme des déchets électroniques qui doivent suivre une filière spéciale. En Europe, les normes sur leur traitement sont encore en élaboration. En Suisse, ils sont soumis à une obligation de restitution (par le propriétaire) et de reprise (par le commerçant), comme le sont déjà les appareils électriques et électroniques. Il faut savoir que les cellules, démontées de leur cadre métallique et débarrassées de leur câblage, doivent êtres transportées intactes et avec précaution vers les usines de recyclage: elles peuvent continuer à produire de l’électricité si elles sont exposées au soleil, et il faut pouvoir les trier en fonction de leur composition. Les récupérateurs doivent éviter de les casser et de les broyer pour ne pas disperser des poussières irritantes ou toxiques.

  

L'essentiel à retenir

Des panneaux solaires photovoltaïques sont au bon endroit :

  • Dans toutes les situations géographiques, en plaine comme en altitude (où le rayonnement solaire est plus intense). Et n’importe où: sur un pan de toit, sur un toit plat, en remplacement d’une partie de la couverture du toit, sous un balcon ou devant (en remplacement de la balustrade), en façade, sur un garage, sur un talus, dans un jardin... pourvu que les panneaux puissent recevoir directement le soleil. Les orientations les plus favorables sont entre le Sud-Est et le Sud-Ouest. Quand on s’écarte davantage du Sud, le rendement baisse, mais il est encore possible d’aller jusqu’à l’Est et l’Ouest. L’inclinaison des capteurs sur la hauteur détermine leur performance au cours de la saison. Si on cherche la performance hivernale, ils doivent regarder idéalement le Sud/Sud-Ouest, être dressés entre 45 et 60°, et éviter l’accumulation de neige.
  • Sur n’importe quel bâtiment, même s’il n’est pas bien isolé. Cependant, pour le même coût qu’une installation solaire, des travaux d’isolation réalisés selon les normes apportent une économie d’énergie souvent plus grande.
  • Si une autorisation a été accordée (elle n’est pas nécessaire dans tous les cantons). Elle peut être refusée pour des raisons de sauvegarde du patrimoine ou du paysage. Pour les installations de plus de 30 kVA, un plan doit être présenté à l’ESTI (Inspection fédérale des installations à courant fort).
  • Si le distributeur électrique local est prêt à en racheter le courant (sauf s’il s’agit d’un bâtiment isolé du réseau).
  • Si l’installation est mise en place par un spécialiste autorisé à travailler sur le réseau électrique.
  • Si les panneaux solaires sont munis d’une certification reconnue.
  • Si les panneaux sont équipés pour le problème d'ombrage et de défaillance possible. Si les panneaux sont branchés en série, la défaillance ou l'ombrage d'un seul panneau limite la performance des autres. Ce problème peut être surmonté avec des panneaux équipés de diodes by-pass, d'optimiseurs de puissance ou d'un micro-onduleur pour chaque panneau.
  • Si le dessous des panneaux est aéré pour éviter des pertes de rendement à cause de la chaleur.
  • Si on ne laisse pas la poussière, les feuilles mortes et les crottes d’oiseaux s’accumuler sur les panneaux (la pluie fait une bonne partie du nettoyage).
  • Si on pense aussi à économiser l’électricité et à gérer sa consommation pour profiter au maximum de l’électricité solaire (autoconsommation).

  

Liens utiles

"Mon installation solaire en 7 étapes" de SuisseEnergie • Une aide pour toutes les étapes nécessaires à concevoir, deviser, réaliser et financer une installation solaire

Calculateur-solaire de SuisseEnergie

Fiche d'information de SuisseEnergie ENCOURAGEMENT DES INSTALLATIONS PHOTOVOLTAÏQUES: RÉTRIBUTION UNIQUE, PRIME DE MARCHÉ FLOTTANTE ET BONUS

SWISSOLAR • Association suisse des professionnels de l’énergie solaire

pronovo • Fondation issue de Swissgrid, gestionnaire des subventions SRI et RU

vese • Cette association regroupe les coopératives solaires suisses, ainsi que les propriétaires professionels et privés d’installations solaires indépendants

Carte par commune de Suisse de développement des panneaux solaires • Où en est votre commune?

Fenêtre et vitrage

Même si les fabricants ont fait d’énormes progrès, les fenêtres d’un bâtiment construit aux normes actuelles sont environ 5 fois moins isolantes que les murs qui les portent. Cependant, contrairement aux murs, les vitrages laissent entrer de l’énergie solaire, ce qui fait que leur bilan "pertes de chaleur de chauffage" peut être amélioré par les "gains solaires". Sur l’ensemble de la saison de chauffage, certaines fenêtres situées au sud peuvent même laisser entrer davantage d’énergie qu’elles en perdent.


Touchez les "U=" et le "g"

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U=5 U=2,5 U=1 U=0,7

Connaître le "U" du vitrage

Une fenêtre dont l’isolation est faible peut laisser sortir jusqu’à dix fois plus de chaleur que les murs qui l’entourent. Cela dépend de la qualité de l’encadrement, de l’étanchéité des joints qui assurent la fermeture et – surtout – du vitrage.

En connaissant le "coefficient U" d’un vitrage (appelé aussi "coefficient k"), on peut déterminer l’énergie qu’il va laisser perdre vers l’extérieur du logement. Plus U est petit, et plus le vitrage est isolant. Sur le marché, il existe des vitrages aux performances d’isolation thermique et sonore très variées.

 

Simple vitrage

U=5

Un tel vitrage laisse perdre énormément d’énergie, l’équivalent de 40 litres de mazout par mètre carré et par an. En hiver, lorsqu’on est assis près d’une fenêtre à simple vitrage, on ressent désagréablement la froideur de sa surface. De plus, dès que le taux d’humidité s’élève dans la pièce (lors de la préparation des repas ou durant la lessive), la basse température du vitrage entraîne de la condensation: de la buée se forme sur la vitre, puis des gouttes d’eau ruissellent sur l’encadrement de la fenêtre, source de pourrissement des joints.

 

Double vitrage

U=2,5

Deux vitres valent mieux qu’une seule. La perte de chaleur est divisée par deux par rapport au simple vitrage: en moyenne pour une fenêtre d’un mètre carré, cela représente annuellement l’énergie de 20 litres de mazout. Les doubles vitrages scellés hermétiquement sur leur pourtour évitent que de la saleté ou de la condensation apparaissent entre les deux vitres.

Certains renferment des gaz rares, tels que l’argon (absolument inoffensif), ce qui accroît leur efficacité isolante. L’espacement idéal entre les vitres se situe entre 16 et 20 mm. Au delà, les mouvements d’air internes (convection) réduisent l’isolation.

 

Double vitrage + couche sélective

U=1

Il ressemble à un double vitrage ordinaire, mais il est beaucoup plus efficace: la perte d’énergie annuelle tombe à l’équivalent de 8 litres de mazout par an (par mètre carré de vitrage). Le secret: la face extérieure de la vitre côté logement a été recouverte d’une pellicule métallique réfléchissante. Cette couche sélective laisse entrer les rayons du soleil mais freine la sortie du rayonnement infrarouge: la chaleur est renvoyée en grande partie dans la pièce.

La performance du vitrage dépend de la qualité des vitres, de la nature de la couche sélective, et du gaz prisonnier entre les vitres (argon, krypton, mélange de gaz). Le "U" des meilleurs double vitrages parvient désormais à faire aussi bien que les triple vitrages des années 1995-2000, c’est-à-dire avoir un coefficient U en dessous de 1.

 

Triple vitrage + 2 couches sélectives

U=0,7

Trois vitres! dont deux sont recouvertes d’une couche sélective qui renvoie la chaleur dans le logement. La perte d’énergie par mètre carré de vitrage tombe en dessous des 5,5 litres de mazout par an.

Les triple vitrages les plus performants, qui renferment du gaz krypton, atteignent un U de 0,4.

 

Valeur "g" (facteur solaire)

Lorsqu’on choisit un vitrage, il faut aussi considérer sa valeur "g": elle indique sa capacité à laisser passer le rayonnement solaire visible (lumière) et invisible (ultra-violet et infrarouge). C’est important parce que le soleil – énergie gratuite – participe à la fois au chauffage du bâtiment (gains solaires) et à son éclairage. La valeur g s’étend de 0 à 1 (0 à 100%). Un vitrage avec un g de 0,65 laisse passer 65% de l’énergie reçue du soleil.

Ne pas confondre la valeur g avec la Transmission lumineuse (TL) qui indique le pourcentage de la lumière visible qui traverse la vitre. La lumière visible ne représente environ que la moitié de l’énergie du rayonnement solaire.

 

Y a-t-il une couche sélective?

Détecter une couche sélective

Pour savoir si un double vitrage possède une couche sélective, regarder les reflets d’une allumette dans les vitres (depuis l’intérieur du bâtiment). On observe quatre flammes principales (et les multiples reflets de leurs reflets). Si une couche réfléchissante est présente, la seconde flamme paraît d’une autre couleur.

Si c’est la troisième flamme qui est colorée, il faut en déduire que le vitrage a été monté à l’envers (!), ou qu’il est prévu pour diminuer l’entrée de l’énergie du soleil.

 


Une fenêtre placée au sud peut améliorer le bilan de chauffage

En hiver, puisque le soleil reste bas sur l’horizon, seules les fenêtres exposées au sud et sans ombrage peuvent vraiment contribuer au chauffage. À condition que leurs vitrages soient très isolants et assez transparents au rayonnement du soleil (dont la moitié n’est pas visible). En été, par contre, le soleil atteint toutes les façades, et le bâtiment peut surchauffer s’il n’est pas équipé de protections solaires: avant-toit, casquette au-dessus des fenêtres sud, stores extérieurs assez résistants pour pouvoir rester abaissés en cas de vent. Les vitrages exposés à l’est et à l’ouest sont plus difficiles à garder à l’ombre, car le soleil les atteint sous un angle plus bas sur l’horizon que les fenêtres tournées au sud. Ainsi, une règle pratique conseille de ne pas dépasser:

  • 50% de vitrage sur les façades sud (un bon compromis pour profiter de l’énergie solaire en hiver sans trop subir de surchauffe en été).
  • 20% de vitrage sur les façades est et ouest (pour éviter les pertes en hiver et la surchauffe en été).
  • 10% de vitrage sur les façades nord (pour éviter les pertes de chaleur en hiver en recevant quand même de la lumière).

Les vitrages se distinguent notamment par trois caractéristiques qui influencent leur performance énergétique (isolation et transparence au rayonnement solaire), le confort visuel et leur prix:

  • Le pouvoir isolant = valeur U, plus elle est petite, plus le vitrage est isolant.
  • La capacité à laisser entrer le rayonnement solaire = valeur g (ou facteur solaire) , plus elle est grande, plus le vitrage laisse entrer d’énergie.
  • La transparence à la lumière visible = transmission lumineuse, plus elle est grande, plus le vitrage est lumineux.
Façade de bâtiment ancien avec plusieurs fenêtres vues en infra-rouge

La façade d’un immeuble ancien vue en hiver. L’image thermique infrarouge (à droite) révèle des pertes de chaleur importantes au travers des fenêtres à simple vitrage (en jaune). Un des logements bénéficie d’une fenêtre moderne à double vitrage (flèche). On constate qu’elle laisse perdre beaucoup moins de chaleur que les anciennes fenêtres, et qu’elle est même plus isolante que la façade.

 

Documents utiles

Bien choisir ses fenêtres, l’essentiel à savoir en 3 pages

Température du vitrage et confort, feuille d’information

Rénovation énergétique (Guide pour les maîtres d’ouvrage)
voir pages 37-42 de cet excellent document de l’Office fédéral de l’énergie

Rénovation de fenêtres sur des bâtiments ayant une valeur patrimoniale (Etat de Genève)

Association Suisse des Fenêtres et Façades - FFF

Oiseaux et vitres: éviter les collisions – Chaque année, des centaines de milliers d’oiseaux meurent en Suisse après avoir heurté une vitre. La Station ornithologique suisse explique comment construire différemment ou rendre les vitrages existants moins dangereux.

Capteurs (panneaux) solaires thermiques pour l’eau chaude

Touchez le soleil, puis le nuage

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Circuit fermé

Dans les pays du sud, on voit des installations solaires simples, où l'eau potable passe directement dans le capteur, avant d'être conduite au robinet. Elles peuvent fonctionner sans pompe – et donc sans électricité – et l'eau chauffée par le soleil est généralement stockée sur le toit.

Ici est présenté un type plus complexe, adapté aux régions où les hivers sont froids et le ciel souvent couvert. L'eau potable ne circule pas dans le capteur; elle parvient dans le bas d'un grand "chauffe-eau" (appelé aussi "ballon ou "boiler") et entre en contact avec deux échangeurs de chaleur: le serpentin du circuit solaire, et le serpentin de la chaudière (ou de la pompe à chaleur).

Le chauffe-eau solaire a un volume plus grand qu'un chauffe-eau ordinaire (réserve d'eau chaude pour les jours sans soleil).

Touchez le soleil, puis le nuage

Par beau temps (hors saison de chauffage)

Le soleil suffit à assurer le chauffage de l'eau chaude sanitaire. La pompe à chaleur (ou la chaudière) peut ainsi rester hors fonction la plupart du temps. Une pompe électrique (circulateur) fait circuler un liquide "caloporteur" (transporteur de chaleur) entre le capteur et le chauffe-eau. L'efficacité du capteur dépend non seulement de sa bonne position face au soleil, mais aussi de la température ambiante. En été, la température du circuit caloporteur peut ainsi monter à près de 100°C. Pour éviter que l'eau du robinet soit brûlante, une thermo-vanne réglable injecte de l'eau froide dans le tuyau d'eau chaude (non représentée).

L'eau potable chauffée s'élève naturellement dans le haut du chauffe-eau, car elle est moins dense que l'eau froide.

Par temps couvert (durant la saison de chauffage)

Le soleil ne suffit pas à amener l'eau chaude sanitaire à la température désirée. Alors la pompe à chaleur (ou la chaudière) vient en renfort pour faire l'appoint de chaleur. Même en décembre, durant les journées ensoleillées, un capteur solaire thermique permet de faire des économies d'énergie, en limitant le travail de la pompe à chaleur (ou de la chaudière).

Les circulateurs et la pompe à chaleur (ou la chaudière) sont pilotées par un boîtier électronique relié à des sondes de température, qui sont situées dans le capteur solaire et à différentes hauteurs dans le chauffe-eau (non représentées).

En été, la température de l'eau peut monter à 95°C

Pour éviter le développement des légionelles dans l'eau tiède (une fois inhalées, ces bactéries peuvent provoquer une pneumonie mortelle), l'eau chaude sanitaire doit atteindre une température d'au moins 55°C. Durant les jours froids et gris d’hiver, cette température est difficile à obtenir avec des capteurs solaires thermiques seuls. Cependant, l'énergie solaire que les capteurs parviennent tout de même à collecter permet d'élever la température de l'eau potable du réseau de plusieurs degrés – et c'est autant d'énergie économisée pour la pompe à chaleur (ou la chaudière) qui doit faire l'appoint de chaleur.

Durant la belle saison par contre, les capteurs thermiques peuvent travailler seuls, monter la température jusqu'à 95°C, et fournir de l’eau chaude en abondance. Pour éviter de se brûler avec de l'eau si chaude, l'installation comporte une vanne thermostatique qui, au sortir du chauffe-eau solaire, injecte de l'eau froide dans le réseau d'eau chaude sanitaire, afin de réduire la température à 55-60°C.

En résumé, les capteurs solaires thermiques permettent à un bâtiment – pratiquement toute l'année –  de réduire sa consommation d'électricité (pompe à chaleur) ou de combustible (chaudière).

L’eau sanitaire ne passe pas dans les capteurs: elle est chauffée indirectement par un circuit fermé d’eau et d’antigel (liquide caloporteur), qui circule entre les capteurs et le chauffe-eau. En Suisse, les systèmes solaires avec passage direct de l'eau sanitaire dans les capteurs sont interdits, justement en raison du risque de développement des légionelles.

Lorsque les capteurs sont destinés uniquement à produire de l’eau chaude au robinet, l’installation est généralement conçue pour couvrir entre 30 et 70% de la chaleur nécessaire annuellement. La chaleur d’appoint doit être fournie par une autre source: pompe à chaleur ou chaudière à combustible (bois, gaz, mazout). Le chauffage d'appoint par résistance électrique est soumis à des restrictions dans la plupart des cantons.

L’appoint de chaleur est surtout nécessaire durant la saison de chauffage. D’avril à octobre, la production d’eau chaude se fait le plus souvent sans l’aide de la pompe à chaleur ou de la chaudière: pas de cheminée qui fume (chaudière) ou très peu d’électricité consommée (pompe à chaleur).

Entre 0,5 et 1,5 m2 de capteur solaire par personne

Avec une installation solaire thermique conventionnelle, on compte entre 0,5 et 1 m2 de capteur solaire thermique par personne pour un immeuble locatif, et entre 1 et 1,5 m2 pour une maison familiale (on y pose généralement 2 ou 3 capteurs, soit entre 4 et 6 m2). La performance de l’installation dépend de la surface et de l’orientation des capteurs, de l'ensoleillement, de l’altitude (plus on monte, plus l’ensoleillement est fort), et du type des capteurs (non vitrés, vitrés, tubes sous-vide). Elle dépend aussi de la taille du chauffe-eau: un grand volume de stockage permet de profiter des jours ensoleillés pour compenser le manque des jours maussades.

Une installation solaire thermique a aussi besoin d’électricité pour alimenter le boîtier électronique qui la pilote ainsi que le circulateur (pompe) qui fait tourner le liquide antigel, mais la consommation d'électricité est très faible par rapport à l’énergie collectée (moins de 1%).

La plupart des pompes à chaleur et des chaudières modernes sont conçues pour travailler en tandem avec des capteurs thermiques et un chauffe-eau solaire. D'ailleurs, tous les fabricants proposent des solutions solaires "clé en main". On peut se faire une idée de la performance et du coût d'une telle installation pour son bâtiment avec le calculateur solaire de SuisseEnergie.

En été, une installation solaire thermique conventionnelle peut surchauffer

En été, avec les températures caniculaires et les vacances des habitants qui ne sont plus là pour soutirer l'eau chaude, une installation solaire thermique conventionnelle court le risque de surchauffe: le liquide antigel, qui est sous pression, peut arriver à son point d'ébullition (~130-150°C), et la vapeur bouillante s'échapper dans le vase d'expansion qui sert de sécurité. Si cela se produit, il faudra – au mieux – remettre de l'antigel dans le circuit. Mais si l'installation est mal conçue ou mal montée, il y a un risque que la forte pression et la haute température atteinte dans les capteurs l'endommage sérieusement...

Pour éviter la surchauffe, les installateurs limitent généralement la surface des capteurs aux conditions estivales, afin de ne pas dépasser les besoins d'eau chaude sanitaire que pourraient avoir les habitants durant l'été. En conséquence, la surface des capteurs n'est pas assez grande pour bien assurer la production d'eau chaude durant l'entre-saison.

Contre la surchauffe, le solaire thermique avec DrainBack

Pour éviter la surchauffe, il existe pourtant une solution: la technologie DrainBack ("vidange gravitaire"). Le DrainBack consiste en un circuit d'antigel et d'air parfaitement étanche et hermétique, et qui reste à la pression atmosphérique (le circuit caloporteur n'est pas pressurisé). Ce circuit est couplé à un réservoir de drainage, et il offre toujours une pente d'au moins 2% entre les capteurs et la chaufferie. Lorsque la température de l'eau chaude sanitaire désirée est atteinte, la pompe de circulation de l'antigel s'arrête: l'antigel redescend automatiquement par gravité dans le réservoir de drainage, laissant la place à l'air dans les capteurs. Vidés de leur liquide antigel, les capteurs ne peuvent plus provoquer de surchauffe.

Cette technologie a l’avantage de permettre l’installation d'une plus grande surface de capteurs thermiques, sans risque de surchauffe en été. Le bâtiment peut ainsi profiter d’une production de chaleur importante entre saison et en hiver – une chaleur qui peut servir non seulement à la production d’eau chaude sanitaire, mais aussi venir en appoint au chauffage du bâtiment.

Pour une villa individuelle, une installation solaire thermique avec DrainBack permet d'installer 6, voire 8 capteurs solaires au lieu de 2. C'est d'ailleurs une configuration qu'on peut combiner avec une pompe à chaleur air/eau ou sol/eau – et c'est une solution qui peut être tout aussi efficace que la combinaison avec des panneaux solaires photovoltaïques.

Le DrainBack est connu depuis plus de 30 ans, surtout dans le Nord de l'Europe, mais il a été peu utilisé en Suisse jusqu'ici, faute d'installateurs suffisamment formés. Pas plus coûteux que le circuit d'une installation solaire thermique conventionnelle, il fait partie des solutions techniques pour réussir la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération.

Jalon Soleil

Des capteurs solaires thermiques pour la production de l'eau chaude sanitaire sont au bon endroit :

  • Dans toutes les situations géographiques, en plaine comme en altitude. Et n'importe où: sur un pan de toit, sur un toit plat, en remplacement d'une partie de la couverture du toit, sous ou devant un balcon, en façade, sur un garage, sur un talus, dans un jardin... pourvu que les capteurs puissent recevoir directement le soleil. Les orientations les plus favorables sont entre le Sud-Est et le Sud-Ouest. Quand on s'écarte davantage du Sud, le rendement baisse, mais il est encore possible d'aller jusqu'à l'Est et l'Ouest, surtout avec des capteurs-tube sous vide. L'inclinaison des capteurs sur la hauteur détermine leur performance au cours de la saison. Si on cherche la performance hivernale, ils doivent regarder idéalement le Sud/ Sud-Ouest et éviter l'accumulation de neige.
  • Sur n'importe quel bâtiment, même s'il n'est pas bien isolé. Cependant, pour le même coût qu'une installation solaire, des travaux d'isolation apportent une économie d'énergie souvent plus grande.
  • Si une autorisation a été accordée (elle peut être refusée pour des raisons de sauvegarde du paysage ou du patrimoine).
  • Si l'installateur peut produire une Garantie de performance validée, chaleur solaire (GPV) de Swisssolar.
  • Si le circuit de liquide caloporteur (antigel) et le chauffe-eau sont bien isolés.
  • Si on ne gaspille pas l'eau chaude: robinets et pommeaux de douche économes; baignoire isolée et de faible volume pour prendre de longs bains avec peu d'eau.
  • Si on peut utiliser l'excès de chaleur produit durant la belle-saison: machines à laver le linge et la vaisselle branchées sur l'eau chaude, chauffage de piscine.
  • Si l'installation est régulièrement suivie, et si on ne laisse pas le chauffe-eau s'entartrer.

Calculateur solaire de SuisseEnergie

Calculateur de subventions pour les installations solaires thermiques

Swissolar • Association suisse des professionnels de l'énergie solaire

Garantie de performance validée, chaleur solaire (GPV). Elle garantit l'exécution des travaux de construction d'installations solaires thermiques selon l'état de la technique et l'établissement de devis complets. La GPV est une partie constituante du système de gestion qualité "QM Chaleur solaire" initié par Swissolar.

Sebasol • Ce groupe d'associations sans but lucratif donne des cours d'autoconstruction d'une installation solaire thermique et aide un particulier à la réaliser grâce à des installateurs agréés indépendants.

Les règles d'or de l'énergie solaire thermique, document de SuisseEnergie

Le solaire thermique en Suisse et le potentiel du DrainBack,rapport du LESBAT, 2018

Besoins de chaleur et CECB

Le calcul des besoins de chaleur d’un bâtiment à rénover ou à construire permet de prévoir, avant les travaux, s’il va remplir les exigences prévues par la loi cantonale sur l’énergie, ou faire mieux jusqu’à atteindre un des standards Minergie. Le calcul permet aussi de définir la puissance du chauffage à installer.

Se basant sur la norme SIA 380/1 pour un chauffage théorique à 20°C, ce calcul tient compte des plans et des matériaux choisis pour la construction et l’isolation. C’est en grande partie l’isolation, la superficie et la forme du bâtiment (l’enveloppe) qui sont déterminants, mais aussi les conditions météorologiques du lieu. Le calcul prend aussi en compte les pertes de chaleur dues à l’indispensable aération, mais aussi les sources de chaleur passives: l’énergie du soleil gagnée à travers les vitres (gains solaires), ainsi que la chaleur dégagée par les personnes, l’éclairage et les appareils électriques.


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Touchez les maisons et les symboles gris!

Menu Jusqu'en 1920 : 20 litres Années 50 : 21 litres Années 60-70 : 22 litres Années 80 : 17 litres Années 90 : 13 litres Années 2000 : 10 litres Années 2010 : 5 litres Années 2010 : 5 litres

L’isolation détermine la consommation pour le chauffage

Qu’ils soient chauffés au bois, à l’électricité, au gaz, au mazout ou avec une pompe à chaleur, tous les bâtiments peuvent être caractérisés avec une même unité: le «kilowattheure par mètre carré et par an» qui indique leurs besoins de chaleur.

Mais on peut prendre une unité équivalente plus parlante: le litre de mazout par mètre carré et par an (même si le bâtiment n’est heureusement pas chauffé au mazout).

 

 

20 litres !

Le bâtiment classique construit jusque dans les années 1920 possède des murs en pierre épais de 60 à 80 cm. Il n’a pas d’autre isolation que cette épaisseur. Les pertes de chaleur sont importantes: il faut chaque année l’équivalent de 20 litres de mazout pour chauffer un seul mètre carré.

 

Après rénovation: 6 litres

Poser une épaisse isolation sur l’extérieur des murs (si les façades doivent garder leur aspect d’origine, il existe des crépis isolants). Isoler sous le toit et entre le rez-de-chaussée et la cave. Poser des fenêtres à double ou triple vitrage (avec couche sélective). Installer un chauffage moins puissant puisque la maison est mieux isolée.

Pour les bâtiments totalement assainis, le Modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC) et Minergie visent une consommation de 6 litres "équivalent mazout" pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire.

 

21 litres !

Dans les années 1950, on a souvent bâti avec un mur de béton ou de plots de ciment d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur, doublé d’une paroi de briques intérieure (avec un espace vide intermédiaire). L’isolation est très peu efficace.

 

Après rénovation: 6 litres

Une épaisse isolation sur l’extérieur des murs, sous le toit et entre le rez-de-chaussée et la cave; de nouvelles fenêtres à double ou triple vitrage (avec couche sélective); une installation de chauffage moderne – et plus petite puisque la maison est mieux isolée et une aération bien pensée.

Pour les bâtiments totalement assainis, le Modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC) et Minergie visent une consommation de 6 litres "équivalent mazout" pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire.

 

22 litres !

C’est dans les années 1960-1970 qu’on a construit les bâtiments les moins bien isolés! Ils n’offrent souvent qu’un simple mur en béton armé ou en plots en ciment. En hiver, le gaspillage d’énergie est énorme. En été, c’est la chaleur qui pénètre facilement dans les logements. Les murs sans isolation favorisent aussi la perception des bruits de la rue.

 

Après rénovation: 6 litres

Une épaisse isolation sur l’extérieur des murs, sous le toit et entre le rez-de-chaussée et la cave; de nouvelles fenêtres à double ou triple vitrage (avec couche sélective); une installation de chauffage moderne – et plus petite puisque la maison est mieux isolée.

Pour les bâtiments totalement assainis, le Modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC) et Minergie visent une consommation de 6 litres "équivalent mazout" pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire.

 

17 litres !

Suite à la crise du pétrole de 1974, on a commencé à isoler les murs intérieurs. Deux ou trois petits centimètres de laine de verre ou de polystyrène. L’effet sur la consommation est déjà notable. Mais on peut faire beaucoup mieux!

 

Après rénovation: 6 litres

Une épaisse isolation sur l’extérieur des murs, sous le toit et entre le rez-de-chaussée et la cave; de nouvelles fenêtres à double ou triple vitrage (avec couche sélective); une installation de chauffage moderne – et plus petite puisque la maison est mieux isolée.

Pour les bâtiments totalement assainis, le Modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC) et Minergie visent une consommation de 6 litres "équivalent mazout" pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire.

 

13 litres

Dans les années 1990, l’isolation intérieure a pris de l’épaisseur. Huit centimètres en général, ce qui limite directement les pertes de chaleur à travers les parois. Or, la masse des murs se situe en dehors de l’isolation: elle est directement en contact avec le froid en hiver, et avec le chaud en été...

 

10 litres

Dès les années 2000 en général, l’isolation est non seulement à l’extérieur du bâtiment, mais elle est aussi plus épaisse: 12 ou 14 cm. En hiver, la masse des murs est protégée par l’isolation – ce qui donne une "inertie thermique" au bâtiment: il tend à garder une même température malgré les variations de la météo. En été, la masse reste tempérée: on évite les coups de chaleur.

 

Moins de 5 litres
(avec l’eau chaude)

L’isolation standard devient très performante et les bâtiments neufs s’approchent ainsi des normes Minergie. Le Modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC) vise une consommation maximale de 4,8 litres d’équivalent mazout au m2 pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire.

 

Moins de 4 litres
(avec l’eau chaude et l’aération)

Bâti au standard Minergie : l’isolation extérieure est très épaisse (20-25 cm) afin de perdre un minimum de chaleur. De plus, une aération douce (avec récupération de chaleur) permet de renouveler constamment l’air en hiver, sans avoir à ouvrir les fenêtres. Le bâtiment est construit pour pouvoir consommer au maximum l'équivalent de 3,8 litres de mazout par m2 pour le chauffage, la production d’eau chaude et le fonctionnement de l’aération.

Un bâtiment au standard Minergie P peut théoriquement consommer l'équivalent de 3 litres de mazout par m2, ou même moins.


 

Le CECB et le CECB®PLUS

Certificat énergétique cantonal des bâtiments

Le CECB (Certificat énergétique cantonal des bâtiments) indique le véritable état énergétique du bâtiment, puisque l’expert agréé qui le décerne étudie un bâtiment déjà construit et en usage. Le calcul se base sur la surface chauffée et la consommation d’énergie réelle (factures et relevés de compteurs) pour le chauffage, l’eau chaude et l’équipement technique électrique (aération, éclairage des communs, etc). Comme c’est le cas pour l’étiquette-énergie, le CECB utilise une échelle de classement qui va de de A (le meilleur) à G (le plus mauvais), mais il fait trois classements pour le même bâtiment:

  1. Un classement appelé Efficacité de l’enveloppe du bâtiment qui renseigne sur l’isolation (toit, murs, fenêtres et autres éléments en contact avec le froid extérieur).
  2. Un classement appelé Efficacité énergétique globale qui renseigne sur la quantité totale d’énergie nécessaire par m2 chauffé pour le chauffage du bâtiment, la préparation de l'eau chaude sanitaire et le fonctionnement de ses installations techniques. L’utilisation d’énergies renouvelables ou d'une pompe à chaleur améliore ce classement.
  3. Un classement appelé Émissions directes de CO2 qui indique la quantité de CO2 émise directement par le bâtiment pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Les émissions de CO2 dues à la production de l'électricité consommée ne sont pas prises en compte pour ce troisième classement, ni les émissions liées à un chauffage à distance.

Ainsi, une maison peut être très bien classée sur la première échelle parce qu’elle est parfaitement isolée, mais mal classée sur la seconde échelle parce qu’elle est chauffée avec des radiateurs électriques. La maison serait mieux classée si elle était équipée d’une pompe à chaleur et d’un chauffage par le sol – système qui consomme 3 à 4 fois moins d’électricité. Avec le CECB, le propriétaire reçoit aussi des conseils pour diminuer la consommation d’énergie de son bâtiment.

Dans l’idéal, le CECB est affiché en bonne vue à l’entrée du bâtiment. Il s’agit d’informer les occupants, ou les futurs locataires ou acheteurs, sur l’état énergétique du lieu et sur les charges de chauffage et d’électricité à attendre. Dans certains cantons, il est même obligatoire de fournir ce certificat lors d’une transaction immobilière.

Le CECB®Plus (Certificat énergétique cantonal des bâtiments, version Plus) va beaucoup plus loin. C’est même un «must» pour un propriétaire qui désire faire une rénovation énergétique, mais qui ignore par où commencer. En établissant le CECB®Plus, l’expert rédige un rapport détaillé sur le bâtiment, et il inclut 1 à 3 scénarios possibles pour la rénovation: types d’interventions pour l’isolation, choix des installations techniques et de chauffage, travaux planifiés en une fois ou en plusieurs étapes, etc.

Un classement CECB provisoire et théorique peut également être attribué à un bâtiment neuf avant sa construction  (CECB Nouveau bâtiment) – ou à un bâtiment ancien avant sa rénovation – sur la base des performances théoriques de son isolation et de ses installations techniques. Après au moins 3 années d'exploitation, un CECB basé sur les consommations réelles d'énergie pourra être établi.

 

Besoins de chaleur des bâtiments

Besoins de chaleur des bâtiments depuis 1920

Remarque 1
Si un bâtiment est chauffé par une pompe à chaleur ou, en partie, par des capteurs solaires, l’indice va le classer dans une catégorie qui ne correspond pas aux performances moyennes des bâtiments de son époque. Il consommera moins d’énergie au compteur, sans être forcément mieux isolé.

Remarque 2
Le bâtiment 2010 a un besoin en chaleur équivalent à 4,8 litres de mazout par m2 et par an pour le chauffage et la production d’eau chaude. C’est l’objectif visé par le Modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC). La consommation de chaleur des bâtiments Minergie et Minergie P comprend le chauffage, la production d’eau chaude et l’électricité consommée pour faire fonctionner l’aération douce.

Remarque 3
Un bon indice ne veut pas forcément dire que ses occupants ont moins d’impacts négatifs sur l’environnement que les habitants d’un bâtiment qui utilise davantage d’énergie de chauffage au mètre carré. Cela dépend évidemment de la surface dont chaque occupant dispose pour vivre, ainsi que de leur comportement dans l’utilisation de l’eau chaude, de l’éclairage et des appareils électriques.

www.cecb.ch, Certificat énergétique cantonal des bâtiments

www.minergie.ch, Association Minergie

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