La couleur des objets est liée à la quantité de lumière qu’ils réfléchissent. Un objet parfaitement noir et mat emmagasine toute la lumière qu’il reçoit et la transforme en chaleur. Au contraire, un objet qui n’accumule aucune lumière peut apparaître sous deux aspects: métallique comme un miroir s’il renvoie les rayons dans la même direction que leur provenance, ou parfaitement blanc s’il disperse les rayons dans toutes les directions.
Il suffit de poser la main sur une voiture noire stationnée au soleil pour se rendre compte que sa carrosserie peut avoir une température de 25°C supérieure à celle d’une voiture blanche. Mais la couleur a moins d’importance qu’on pourrait l’imaginer sur la température intérieure de l’habitacle. Certes, si l’habitacle d’une voiture noire chauffera plus vite que celui d’une blanche – surtout si les sièges sont également foncés – au final sa température sera "seulement" d’une dizaine de degrés plus élevée. Il y a plusieurs raisons à cela. D’abord, la grande majorité des peintures foncées ne sont pas mates: elles reluisent et ont souvent des reflets métallisés. Ensuite, même les carrosseries les plus claires absorbent de l’énergie solaire dont environ la moitié est composée de rayonnements invisibles (ultra-violet et infrarouge). Et, enfin, les carrosseries sont isolées pour éviter que l’habitacle cuise en été, et qu’il gèle en hiver.
Pare-brise teinté ou "athermique"
Pour la chaleur intérieure, la transparence du vitrage a encore plus d’importance que la couleur du véhicule. En effet, les vitres d’une voiture laissent entrer une grande partie de l’énergie solaire, et comme elles sont opaques au rayonnement infrarouge lointain (celui qui est émis par notre corps et les objets chauds), elles ne laissent pas ressortir la chaleur qui en résulte. C’est le principe de l’effet de serre – celui qu’utilise le jardinier pour faire mûrir ses tomates.
Environ la moitié de l'énergie du spectre solaire consiste en ultraviolets (UV) et en infrarouges proches, deux catégories invisibles (voir schéma). Voilà pourquoi la plupart des pare-brise modernes ont un verre teinté qui coupe le rayonnement des deux côtés du spectre visible, en filtrant d’un côté les UV et un peu de violet, et de l’autre une partie des infrarouges proches et un peu de rouge – d'où la couleur verdâtre ou bleuâtre du verre. Un tel pare-brise ne laisse pénétrer qu’environ 70% du rayonnement (5% est réfléchi et 25% absorbé par le verre). Plus la teinte est foncée, plus l’absorption augmente, ce qui élève d’autant la température du verre.
Depuis quelques d’années, il existe aussi une solution plus efficace: le pare-brise athermique qui laisse entrer seulement 60% de rayonnement et qui en réfléchit environ 30% grâce à une couche de particules de titane, d’argent ou de platine. Ce type de pare-brise aux reflets métalliques chauffe moins sous le soleil, car seul 10% du rayonnement est absorbé par le verre. Il est cependant plus cher et moins transparent aux microondes de la téléphonie mobiles et du GPS, ainsi qu'aux infrarouges des télécommandes de parking. Voilà pourquoi les constructeurs prévoient une zone sans particules réfléchissantes au niveau du rétroviseur central, notamment pour permettre le fonctionnement d'un badge de télépéage pour l'autoroute.
Surconsommation de carburant dans les premières minutes de climatisation
Avec des vitrages qui limitent les apports solaires dans l’habitacle, quelques précieux degrés peuvent être gagnés dans l’utilisation de la climatisation. S’il est vrai que lorsque la climatisation est enclenchée, une voiture consomme davantage de carburant, ce surplus est extrêmement variable. Il est maximum au démarrage, lorsque la "clim" lutte pour rafraîchir rapidement un habitacle surchauffé. La consommation totale du véhicule peut alors augmenter de plus de 30% – c’est énorme! À l’autre extrême, en rythme de croisière sur l’autoroute, lorsqu’il suffit de maintenir une température intérieure déjà établie, la différence de consommation est plus faible (de l’ordre de 5 à 10%). A partir de 100 km/h, par exemple, elle est même plus faible avec la climatisation que si on décide de rafraîchir l’habitacle en abaissant les fenêtres. Les fenêtres entrouvertes créent des turbulences qui diminuent l’aérodynamisme du véhicule: le moteur doit consommer davantage de carburant pour maintenir la vitesse.
Diminuer la consommation de carburant à l’achat et à l’utilisation
En résumé, si on veut limiter l’usage de la climatisation, on choisira un véhicule de couleur claire (blanc, gris clair métallisé, etc.) avec un intérieur clair et des vitres limitant au mieux l’entrée du rayonnement solaire, si la qualité du pare-brise est en option. On évitera tout spécialement le noir mat, la couleur qui absorbe le plus de rayonnement solaire.
À l’utilisation, on se souviendra que la climatisation accroît la consommation de carburant (et de pollution!) surtout dans les premières minutes après le démarrage. Les bons gestes font appel au bon sens: laisser les fenêtres entrouvertes au stationnement pour couper l’effet de serre (si on ne craint pas les vols ni la pluie); éviter la climatisation pour les petits trajets; si l’habitacle est très chaud, ouvrir d’abord les fenêtres et enclencher la "clim" seulement lorsque la température a déjà baissé. On gagnera à utiliser un pare-soleil argenté ou doré, à placer à l’intérieur contre le pare-brise – c’est efficace pour les courtes périodes de stationnement au soleil et pour éviter la surchauffe du tableau de bord, du volant et des sièges. Les pare-soleil qui se se fixent à l’extérieur du pare-brise (fixés par la fermeture des portières) sont beaucoup plus efficaces car ils empêchent le rayonnement de pénétrer dans l’habitacle.
Certain nouveaux véhicules ont une ventilation de parking fonctionnant avec des capteurs solaires disposés sur le toit, afin de ne pas solliciter la batterie. C’est efficace, puisque l’air frais provient de l’extérieur et que l’air chaud est expulsé à l’extérieur. Par contre, les petits ventilateurs solaires à "ventouser" sur le pare-brise ne font que brasser l’air intérieur et ont très peu d’effet.
On se rappellera aussi que d’autres facteurs jouent bien davantage sur la consommation que la climatisation: à l’achat, c’est le poids du véhicule qui est déterminant. À l’utilisation, le mode de conduite peut faire une différence énorme: un style coulé en ville et une vitesse en dessous du maximum sur l’autoroute peuvent diminuer la consommation d’un tiers. Et, bien sûr, il ne faut pas oublier l’option écologique la plus efficace, celle qui manque trop souvent dans les catalogues des constructeurs: renoncer à la voiture pour les trajets qu’on peut faire à pied, à vélo ou en transports publics.
pdf 150 Ko- 10_conseils pour consommer moins en conduisant