Maintenir sa vitesse de croisière lorsque la route grimpe exige un surcroît de carburant. Et d’autant plus que la chaussée est raide. À 120 km/h sur une autoroute d’une pente de 4%, par exemple, un SUV à moteur à carburant consomme environ 19 litres aux 100 km. Et il lui faudra 22 litres pour monter à 130 km/h (vitesse autorisée en France). Mais en réduisant l’allure à 100 km/h, le moteur engloutira moins de 15 litres (ce qui est déjà beaucoup).
Sur une pente à 6% (équivalente au "toboggan" de l’A12, entre Vevey et Châtel-St-Denis), maintenir les 120 km/h coûte 26 litres aux 100 km, alors qu’on en restera à 20 litres en roulant à 100 km/h...
Dans les descentes raides, on gagnera à lâcher complètement l’accélérateur tout en restant sur le plus grand rapport (5e ou 6e), ou en utilisant le frein moteur (4e) si la vitesse est trop rapide. En effet, les moteurs modernes coupent l’injection de carburant et la consommation devient pratiquement nulle, comme peuvent le constater les conducteurs qui ont un indicateur de consommation instantanée sur leur tableau de bord. Or, quand la pente est forte, on garde bien souvent le pied à peine enfoncé sur l’accélérateur, sans se rendre compte que l’on brûle du carburant sans nécessité aucune.
C’est entre 30 et 60 km/h qu’on consomme le moins au kilomètre
Il ne faut pas confondre la consommation au kilomètre avec le rendement du moteur. Le rendement d’un moteur est optimal à une allure d’environ 100 km/h, c’est à cette vitesse-là qu’il développe le plus de force par litre de carburant brûlé. Mais si on regarde un compteur de consommation instantané, on voit bien que le nombre de litres de carburant par kilomètre parcouru atteint son minimum à une vitesse située entre 30 et 60 km/h (si on évite le surrégime).
Dès qu’on dépasse 50 à 60 km/h, une grande partie de l’énergie de la voiture commence à être utilisée pour vaincre les frottements de l’air et la friction du roulement (frottements mécaniques et frottement des pneus sur la route). La résistance de l’air augmente même avec le carré de la vitesse, c’est pourquoi la résistance totale à l’avancement du véhicule est deux fois plus forte à 110 km/h qu’à 60 km/h. Ceci explique pourquoi à 120 km/h, on brûle deux fois plus de carburant au kilomètre qu’à 30 km/h. Et pourquoi la consommation au kilomètre est relativement semblable à 30 km/h et à 50 km/h. Pour une voiture à moteur électrique, la résistance de l'air a un effet similaire sur la consommation d'électricité et l'autonomie.