Le téléviseur est sans doute l'appareil domestique dont la technologie et les usages ont le plus changé au cours des dernières années. Il est devenu plat, numérique, ultra haute-définition et même géant. Et on peut non seulement y regarder des émissions et des films, mais aussi – grâce à l'internet – partager un match de football avec des amis qui sont restés chez eux, mais qui s'affichent sur un coin de votre écran...
Comme le téléviseur est un appareil très répandu – il y en a souvent plusieurs dans un même logement – l'Union européenne (et la Suisse) exige l'apposition d'une étiquette-énergie sur les modèles en vente.
L'étiquette‑énergie favorise les grands écrans
L'étiquette-énergie classe les téléviseurs sur une échelle qui va de A (la meilleure catégorie) à G (la moins bonne). Pour faire ce classement, elle tient surtout compte de l'électricité consommée par rapport à la surface de l'écran. Autrement dit, si deux téléviseurs de taille différente utilisent la même quantité d'électricité, le plus grand sera mieux classé, même s'il a nécessité davantage de ressources et d'énergie pour sa fabrication et son transport, et même s'il produira davantage de déchets en fin de vie.
Consommation électrique ?
Ainsi, si les économies d'énergie sont votre priorité, l'indication la plus importante de l'étiquette-énergie est la consommation du téléviseur – et peu importe sa taille. Elle est indiquée sur l'étiquette en "kWh/1000h" (kilowattheures par mille heures d'utilisation). Le kWh, c'est l'unité qui est comptabilisée sur votre facture d'électricité. Il coûte entre 10 et 40 centimes selon les régions du pays.
Diagonale de l'écran ?
La taille d'un téléviseur se mesure à la diagonale de l'écran. Elle est donnée en centimètres ou en pouces (1 pouce = 2,54 cm). La grande majorité des modèles ont un rapport largeur/hauteur de 16:9, c'est-à-dire le format du cinéma devenu également la norme pour les émissions de télévision. Le marché propose des téléviseurs qui vont de 50 cm de diagonale jusqu'à plus de 2 mètres. Entre un écran de 80 cm (considéré aujourd'hui comme petit !) et un écran géant de 160 cm, la diagonale est multipliée par deux, mais la surface par près de quatre. Or, c'est la surface de l'écran qui détermine surtout la consommation électrique. Acheter un téléviseur de 160 cm, c'est donc comme en acheter trois ou quatre de 80 cm... Il faut préciser que, si les deux téléviseurs sont "Ultra HD", ils offrent exactement le même nombre de points (pixels) sur l'image. Il faudra cependant se tenir plus loin du grand écran pour avoir le même confort de visionnement – justement parce que ses pixels sont plus gros.
La couleur de la paroi qui se trouve derrière le téléviseur change notre perception de la luminosité de l'écran: pour un même réglage d'image, plus le fond est sombre, et plus l'image paraît vive et contrastée.
La luminosité de l’image joue aussi sur la consommation
Lorsqu’on a choisi un téléviseur de taille raisonnable et bien classé sur l'étiquette-énergie, on peut encore limiter sa consommation d'électricité en agissant sur la luminosité. Deux technologies dominent le marché des téléviseurs: les écrans LCD (Liquid Crystal Display) et les écrans OLED (LED organiques). Sur les écrans LCD (Liquid Crystal Display) les cristaux liquides qui forment l’image sont éclairés par derrière – comme le fait le soleil pour les verres colorés d'un vitrail. Pour assurer cet éclairage par derrière (backlight), la grande majorité des téléviseurs en vente ont des LEDs qui forment soit un tapis (Full LED) derrière les cristaux liquides, soit un cadre complet ou partiel (Edge LED) autour d'une vitre qui en conduit la lumière derrière les cristaux-liquides. Plus on monte la puissance du rétro-éclairage, et plus la consommation du téléviseur augmente: un rétro-éclairage réglé à fond peut facilement doubler les kilowattheures!
Sur certains téléviseurs (plutôt bas de gamme), la puissance du rétro-éclairage est directement couplée à la luminosité (brightness): augmenter ou baisser la luminosité augmente ou baisse directement la consommation d'électricité. Sur d'autres (plutôt haut de gamme), augmenter la luminosité augmente faiblement la consommation, car le rétro-éclairage se règle à part, dans un autre menu appelé "Backlight". Parmi les réglages proposés, il y a souvent un mode "éco" qui abaisse globalement le rétro-éclairage. Certains modèles de téléviseur possèdent même un détecteur qui l'ajuste automatiquement à la lumière ambiante – c'est très efficace pour les économies d'électricité.
Les écrans OLED n’ont pas besoin de rétro-éclairage, car les diodes organiques émettent elles-mêmes de la lumière colorée. Leur consommation est aussi affectée par le réglage de la luminosité. À noter que les écrans OLED tendent à consommer moins que les écrans LCD à basse luminosité - car les pixels noirs n’ont besoin d'émettre aucune lumière, alors que dans les écrans LCD même ces pixels sont rétro-éclairés. Par contre, les OLED ont tendance à consommer plus à haute luminosité.
Il y a des trucs pour diminuer le besoin de luminosité: éviter que la lumière du soleil ou d'une lampe arrive directement sur l'écran, et placer l'écran devant une surface sombre, plutôt que devant une surface claire (voir encadré).
Choisir une image plus naturelle
Dans tous les cas, on gagnera à agir sur les réglages de l'image, car bien des téléviseurs sont réglés d'usine pour produire des images très colorées et contrastées, mais souvent peu naturelles. Le but du constructeur est de ne pas avoir l'air pâlot en magasin, aux côtés des appareils concurrents. Mais, sur le plan de l'énergie et de l'esthétique, il vaut mieux désaturer l'image et supprimer l'effet de netteté artificielle, afin de retrouver des nuances plus détaillées dans les paysages, et des couleurs de peau plus humaines chez les stars et les journalistes. L'option de réglage "cinéma" ou "standard" donne généralement de bons résultats.
Changer pour un modèle qui consomme moins ?
L'énergie grise nécessaire à la fabrication, au transport et à l'élimination d'un téléviseur – quelque soit la technologie utilisée – est au minimum deux à trois fois supérieure à celle qu'il consommera pendant toute sa durée de vie. Du point de vue énergétique, il n'est donc pas souhaitable de remplacer un vieux téléviseur qui fonctionne encore.
Un téléviseur usagé ne doit évidemment pas être jeté avec les déchets urbains. Selon l'OREA (Ordonnance sur la restitution, la reprise et l'élimination des appareils électriques et électroniques), on a l'obligation de le rapporter dans une déchèterie officielle ou dans un point de vente qui le reprendra gratuitement, même si on n'achète pas un nouvel appareil.
Internet-TV-téléphone IP: réduire la consommation d'électricité et l'électrosmog
www.broadcast.ch, explications sur les différentes méthodes de réception de la télévision suisse: câble, internet, satellite, etc.