Que vous soyez en maison individuelle ou en immeuble, adhérez à la Charte des Jardins afin de préserver la biodiversité.
Les possesseurs de jardin et les habitants d’immeubles entourés d’un espace vert – même petit – sont appelés à adhérer à la Charte des Jardins (pdf 2,3Mo) et à en afficher l’emblème à la vue de tous. La charte énonce dix bonnes pratiques favorables aux hérissons, aux oiseaux et à la petite faune en général, en matière de plantations, de tonte, de taille des haies, et d’entretien du terrain.
L’habitat se densifie aux dépens de la nature
Il n’y a pas que sous les tropiques que les espèces disparaissent. La perte de biodiversité concerne aussi la Suisse, notamment parce que les coins de nature situés près des zones habitées régressent sous la pression de l’urbanisation. De plus, les grandes propriétés se morcellent, ce qui provoque la disparition des haies sauvages, des vieux arbres, des prairies fleuries et des tas de branches et de pierres si importants pour la survie et la reproduction des petits animaux. Pour séparer les nouvelles propriétés, on utilise trop souvent des murs et des grillages infranchissables pour les hérissons, alors qu’il faudrait permettre à ces insectivores de passer d’une parcelle à l’autre, notamment pour faciliter la rencontre entre les sexes.
Tous les jardins peuvent entrer dans la charte
La Charte des jardins encourage par exemple les voisins à créer des passages d’une douzaine de centimètres dans leurs barrières pour que les petits animaux puissent changer de jardin sans risquer leur vie en traversant une route. Pour autant, il ne s’agit pas d’un label ni d’un document juridique: en la signant, on s’engage «moralement» à en suivre les principes, et cet engagement se signale par l’emblème exposé à la vue de tous. La charte peut s’appliquer sur n’importe quel terrain, petit ou grand, anciennement ou nouvellement planté. Même si un jardin est constitué uniquement d’une haie de laurelles, d’un gazon ras et de rhododendrons exotiques, on peut cesser d’utiliser des pesticides, laisser pousser une bande d’herbe plus haut, éteindre l’éclairage extérieur après 22 h, et opter pour des espèces sauvages indigènes lorsque l’occasion de planter de nouveaux arbustes se présente.
Une démarche commune ou individuelle
Dans l’idéal, la Charte des Jardins est gérée par une commune, une association de quartier ou un groupement d’habitants. En effet, l’un de ses buts est de mettre les jardins en réseau, car une famille de hérissons ou de mésanges a besoin d’un espace de survie qui dépasse la capacité d’une seule propriété. De plus, la charte permet de créer des liens entre les voisins d’un même quartier. Ainsi, plusieurs communes et associations gèrent déjà la charte dans toute la Suisse, certaines offrant même l'emblème aux nouveaux signataires.
Mais on n’est pas obligé d’attendre qu’un organisme gère la Charte des Jardins dans sa région pour la signer. Toute personne peut y adhérer individuellement, et commander un emblème fabriqué dans un atelier protégé de la Fovahm, à Sion. Si on désire fabriquer son propre emblème, le logo de la charte est en téléchargement libre. La dernière page de la charte sert de bulletin d’adhésion (et de commande pour un emblème). Quant aux bonnes pratiques de jardinage qui favorisent la petite faune, on peut les découvrir de manière interactive dans le jardin virtuel de ce site.