On se doute bien que, dans un logement ou dans un bureau, la notion de confort est variable d'un individu à l'autre. Mais savez-vous que le confort est très souvent lié non seulement à la santé, mais aussi à la consommation d'énergie et à la qualité de l'environnement?
Prenons un exemple: une fenêtre vétuste à simple vitrage. Si, en hiver, on est assis près d'une telle fenêtre (voir la photo prise en infrarouge), on ressent désagréablement le froid de son vitrage, car la vitre n'a que quelques degrés de plus que l'extérieur – et son vieux cadre laisse généralement passer des courants d'air froids très désagréables.
De plus, le simple vitrage transmet facilement les bruits et les vibrations de la rue – sans parler des pertes d'énergie de chauffage qu'il facilite. Sensation de froid, courants d'air, bruit, consommation excessive d'énergie (et pollution qui l'accompagne): ces problèmes de "confort-santé-énergie-environnement" pourraient tous être résolus avec une fenêtre moderne à double ou triple vitrage.
Ci-dessous, dans cette paisible scène hivernale, il y a toute une série d'informations utiles à découvrir (ou à se remémorer) pour améliorer son confort et sa santé, tout en limitant sa consommation d'énergie et les impacts négatifs sur l'environnement.
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1. Moisissures
Lorsqu'ils sont humides, les murs, les plafonds ou les encadrements de fenêtres peuvent être attaqués par des moisissures. Les risques pour la santé augmentent avec l’ampleur de l'attaque. En émettant dans l'air de minuscules spores ("graines") et des substances toxiques, les moisissures peuvent provoquer des irritations des yeux, de la peau ou des voies respiratoires. À la longue, ces irritations peuvent tourner en allergies, en bronchite chronique et même en asthme.
L'humidité qui favorise les moisissures provient le plus souvent des occupants (transpiration et respiration) et de leur activités (vapeurs de lessive, douche et cuisine). Elle se condense sur les endroits les plus froids du bâtiment: murs mal isolés, simples vitrages, cadres de fenêtre en métal, etc. Une aération régulière permet d'évacuer l'humidité.
Des problèmes d'humidité et de moisissures peuvent apparaître dans un ancien bâtiment (sans système d'aération), après l'installation de nouvelles fenêtres sans entrée d'air. Étant donné que les fenêtres modernes sont beaucoup plus étanches à l'air que les anciennes, il faut ouvrir les fenêtres en grand pendant quelques minutes, plusieurs fois par jour. L'humidité peut aussi provenir du terrain et remonter dans les murs; elle peut être due à des fissures dans les murs ou à des défauts de la toiture qui laissent entrer la pluie; elle peut enfin provenir d'une conduite d'eau défectueuse.
Problèmes d'humidité et moisissures • Office fédéral de la santé (OFSP)
2. Émanations des produits d’entretien
Contrairement à ce que suggèrent certaines publicités, les "bonnes" odeurs des produits de nettoyage et d'entretien du ménage ne sont pas saines à respirer. De plus, qu'ils soient naturels ou artificiels, les parfums additionnés aux produits ajoutent des polluants à l'air intérieur qui est déjà souvent passablement pollué lorsque l'aération n'est pas continue.
Il faut savoir que seuls les meubles en bois brut peuvent absorber un produit d'entretien. Lorsqu'on applique un tel produit sur du bois verni ou plaqué avec une surface synthétique (mélaminé), le produit reste en surface et s'évapore dans la pièce.
Pour dépoussiérer son ménage, un bon chiffon en microfibres et de l'eau tiède constituent la solution la plus saine et la plus écologique. Par ailleurs, l'emploi de produits de nettoyage contenant des désinfectants est déconseillé, sauf si la fragilité de la santé des occupants le justifie – un logement ou un bureau n'est pas un hôpital.
Produits ménagers et santé • Office fédéral de la santé publique (OFSP)
3. Fumée de bougie
Aucune bougie ne purifie l'air. Au contraire, la combustion de la cire, ainsi que des colorants et des parfums (si elle en contient), ne fait que rajouter des polluants et des particules fines dans la pièce. Dès que le sommet de la flamme d'une bougie présente des petites crêtes (au lieu d'être bien arrondi), c'est le signe que la flamme émet des particules fines. Et la pollution devient très importante lorsque la bougie émet une fumée visible.
Pour profiter d'une ambiance chaleureuse en limitant la pollution de l'air intérieur, choisir des bougies sans parfum et sans colorant ni paillettes, munies d'une seule mèche fine. Si la mèche a tendance à s'allonger lors de la combustion, réduire sa taille pour éviter l'émission de particules fines. Car plus la mèche est longue, et plus une bougie a tendance à fumer.
4. Température des vitrages et des murs
En hiver, on peut avoir froid même si le thermomètre placé dans la pièce indique 22°C. En effet, le thermomètre mesure la température de l'air ambiant, mais il ne dit rien sur la température des parois, du sol, du plafond et des fenêtres qui nous entourent. Or, notre corps ressent fortement le froid lorsqu'il est à proximité de surfaces froides, comme on peut s'en rendre compte dans un magasin d'alimentation en passant près d'une armoire à produits surgelés.
Dans un bâtiment mal isolé, et équipé de fenêtres vétustes, les vitrages et les murs qui donnent sur l'extérieur peuvent être très froids, alors que les parois intérieures sont tempérées. Pour compenser ce déséquilibre qui crée une sensation d'inconfort, on a tendance à pousser le chauffage pour augmenter la température de la pièce. La solution est d’isoler le bâtiment (enveloppe extérieure) et de changer les fenêtres. Ainsi, on réduit non seulement la consommation d'énergie parce que la chaleur s'échappe moins facilement à travers les murs et les vitres, mais aussi parce que les habitants peuvent se sentir confortables à une température plus basse (19°C au lieu de 22°C, par exemple).
5. Flicker de l’éclairage (scintillement)
Dans une pièce, le confort visuel dépend en grande partie des ampoules et des lampes qui y sont installées. Or, beaucoup de paramètres peuvent influencer la qualité de la lumière: la puissance lumineuse, la couleur de la lumière, le spectre lumineux, etc. Or, il y a une caractéristique très importante qui ne figure pas (encore) sur les emballages des produits d'éclairage: le flicker (scintillement ou papillotement), c'est-à-dire la tendance d'une lampe ou d'une ampoule à varier d'intensité très rapidement à notre insu. À cause de ce flicker, certaines lampes et guirlandes peuvent provoquer une fatigue visuelle, des maux de tête, voire même des crises d'épilepsie.
6. Température et taux d’humidité de l’air
La température et l'humidité sont liées. Plus on chauffe une pièce, et plus l'air devient sec. Et si on baisse la température, le taux d'humidité remonte. Si on ne souffre pas de problèmes médicaux particuliers, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande une humidité comprise entre 30 et 50%, soit une atmosphère plutôt sèche. Car c’est lorsque l’air est humide (à partir de 50%) que les problèmes peuvent survenir – et notamment les moisissures qui se forment sur les coins les plus froids des parois. Avant d'acquérir un humidificateur, on a vraiment intérêt à se munir d'un hygromètre (instrument qui mesure l'humidité de l'air). Le marché propose des petits instruments qui combinent thermomètre et hygromètre.
7. Plantes d’intérieur
Les plantes d'appartement apportent un peu de nature dans les foyers et les bureaux. Les effets dépolluants des plantes peuvent exister, mais sont souvent exagérés dans certaines publicités. Par contre, il est vrai que certaines plantes peuvent provoquer des allergies, tel le Ficus benjamina qui émet de la poussière de latex. En hiver, certaines plantes peuvent apporter un petit supplément d'humidité bienvenu, et remplacer avantageusement un humidificateur.
8. Tapis et moquette
Mis à part son aspect décoratif, un tapis (ou une moquette) peut avoir un effet sur le confort et la consommation d'énergie du bâtiment. Si la pièce est chauffée par le sol, un tapis épais agit comme un isolant et limite la diffusion de chaleur. Au contraire, si on est chauffé avec des radiateurs et que le sol est froid, le tapis va apporter une isolation bienvenue.
Les tapis et les moquettes réduisent les bruits entre voisins, et notamment les bruits de pas et de chaises. Mais ils peuvent être de véritables "nids à poussières", si on néglige d'y passer l'aspirateur. Il faut savoir aussi que certains textiles et certaines colles de moquettes peuvent émettre des polluants dans l'air (du formaldhéyde, notamment) – d'où l'importance d'une bonne aération.
Pollution intérieure par le formaldhéyde • Office fédéral de la santé (OFSP)
9. Qualité de lumière des écrans
Les écrans LED des téléviseurs, ordinateurs, tablettes et smartphones nous envoient souvent dans les yeux une lumière qui contient beaucoup de bleu. Or, notre organisme est adapté à la lumière naturelle du soleil, dont la composante bleue est certes forte autour de midi, mais faible en matinée et en soirée. Les variations quotidiennes du bleu de la lumière solaire pilotent ainsi, dans notre cerveau, la production de la mélatonine, une hormone qui nous incite à dormir. Regarder un écran longtemps pendant la soirée peut ainsi perturber le sommeil.
Pour éviter d'exposer nos yeux à un excès de lumière bleue, on peut installer (ou activer*) sur la plupart des ordinateurs, tablettes ou smartphones un petit logiciel qui va modifier automatiquement les couleurs de l'écran dès que le soleil baisse (Twilight pour Android, Night Shift* pour iPhone et iOS, f.lux pour ordinateur).
Logiciel f.lux -www.jusgetflux.com
10. Grésillement (buzz) du bloc-prise
Beaucoup de lampes ou d'appareils électriques et électroniques sont alimentés à l'aide d'un bloc-prise, autrement dit un transformateur qui fait corps avec la prise. Son rôle est de transformer le courant alternatif du réseau (230V/50Hz) en courant continu de plus faible tension. En faisant ce travail, les blocs-prises émettent un bruit de grésillement (buzz) plus ou moins perceptible. Et ce grésillement ne cesse généralement pas lorsqu'on éteint l'appareil ou la lampe: le bloc-prise continue de soutirer de l'électricité (consommation cachée). Les anciens bloc-prises, lourds et encombrants, peuvent tirer quelques watts en permanence. On peut d'ailleurs s'en rendre compte en les touchant: ils sont tièdes comme des petits radiateurs.
Pour éviter cette consommation cachée, et arrêter ces buzz qui participent à l'inconfort, on peut acquérir une prise munie d'un interrupteur. Il en existe toutes sortes de modèles, de la petite prise compacte pour une seule lampe, jusqu'au rack-multiprises capable de recevoir les fiches de six appareils.
11. Qualité de l’air
L'air d'un logement est souvent davantage pollué que l'air extérieur, car c'est de l'air extérieur auquel s'ajoutent les polluants émis à l'intérieur: COV-composés organiques volatils (cuisson des huiles et des graisses, produits de ménage, odeur des appareils électroniques, peintures, etc); poussières émises par les textiles (tapis, moquette, rideaux, habits) et émanations des êtres humains et des animaux domestiques (CO2 et vapeur d’eau issus de la respiration et de la transpiration, déchets de peau, poils, odeurs corporelles, etc.); fumée et suie des cigarettes, des bougies et des bâtons d’encens. Voilà de nombreuses raisons d’aérer régulièrement les lieux pour préserver sa santé.
Si le bâtiment est équipé d'un système d'aération double-flux, l’air est renouvelé en permanence par un système électrique qui amène l’air frais au niveau des chambres et du séjour, et qui extrait l’air vicié depuis la cuisine, la salle de bains et les WC. Il faut donc prendre garde à ne pas gêner cette circulation d’air, notamment en masquant par des meubles ou des tableaux les grilles de passage de l’air situées entre deux pièces.
Les polluants de l'air intérieur • Office fédéral de la santé publique (OFSP)
12. Bruit
En Suisse, plus d’un million d’habitants souffrent du bruit qui provient avant tout du trafic routier, des trains et des avions. Il y a aussi les nuisances sonores des chantiers, des tondeuses à gazon, des souffleuses de feuilles, de la vie nocturne, etc.
Le bruit ne produit pas seulement des agacements et des nuits blanches. Il génère des troubles de l’attention et de l’audition, favorise l’hypertension et accroît le risque de crise cardiaque. C’est même l’un des facteurs qui réduit le plus la qualité de vie.
Les bâtiments modernes sont construits selon des normes qui isolent les habitants des bruits de leurs voisins et des nuisances de la rue. La ventilation double-flux permet d'ailleurs de dormir avec les fenêtres fermées. Dans les bâtiments anciens situés en zone très bruyante, les nuisances sonores peuvent être fortement atténuées par la pose de fenêtres munies de vitrage antibruit. Pour les bruits intérieurs d'un immeuble, seul le respect entre voisins peut agir: pose de tapis et de patins sous les meubles bruyants, port de pantoufles, et respect des horaires de repos.
Effets du bruit sur la santé • Office fédéral de la santé publique (OFSP)
13. Courants d’air
Même si chaque personne a sa propre sensibilité face aux courants d'air, on considère qu'un flux d'air est ressenti à partir d'une vitesse de 0,2 mètre par seconde. En hiver, plus l'air est froid, et moins il faut de courant pour sentir le désagrément. Autrement dit, lorsqu'il y a des courants d'air, on a tendance à augmenter le chauffage.
Les courants d'air ont plusieurs origines. Les plus désagréables sont les courants d'air froid qui passent par les défauts de fermeture des fenêtres et des portes (on peut souvent les limiter en posant des joints autocollants vendus dans les magasins de bricolage). Il y a aussi les courants d'air créé par des radiateurs très chauds placé dans des pièces aux murs froids (à cause d'une mauvaise isolation). Il y a encore ceux qui se créent entre deux étages, lorsque la cage d'escalier est ouverte (la pose d'un rideau lourd peut diminuer sensiblement le problème). Et enfin, il y a le courant d'air provoqué par une cheminée "à foyer ouvert": en même temps qu'elle évacue la fumée du feu, la cheminée aspire l'air chaud de la pièce qui est remplacé par de l'air froid (on peut régler le problème en modernisant la cheminée).
Dans un bâtiment moderne ou rénové, les courants d'air peuvent aussi être dus à une ventilation mécanique qui débite trop d'air.