Nouvelles de la Charte des Jardins
No 15, automne 2018
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Si petit que soit l'oiseau, il lui faut un nid. (Proverbe danois)
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Le Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) est vraiment un tout petit oiseau qui peut passer inaperçu. D'abord parce qu'il a la couleur de la terre et des racines qu'il explore à la recherche d'insectes et d'araignées. Et ensuite parce qu'il se déplace très rapidement tout près du sol, disparaissant dans le moindre trou pour ressurgir là où on ne l'attendait pas. On dirait presqu'une souris!
Le Troglodyte est plutôt forestier, mais on peut le voir dans les parcs et les jardins qui ont des haies sauvages et des tas de bois bien enchevêtrés – surtout s'il y a des connexions de végétation (corridors verts) entre les lieux habités et une forêt ou un bord de rivière.
Le Troglodyte est un migrateur de courte distance: les individus qu'on observe en hiver proviennent plutôt du Nord, alors que nos visiteurs d'été descendent au Sud pour échapper aux frimas. Les bonnes pratiques de la Charte des Jardins favorisent toutes la présence de cette petite boule de plumes qui chante plus fort que bien des oiseaux pourtant trois fois plus gros que lui.
• Station ornithologique fédérale
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Nèfles
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Il y a les nèfles du Japon, à la peau orange et lisse. Et il y a les nèfles "de chez nous": de gros gratte-culs ronds à la peau brune, sèche et feutrée, contenant 2 à 5 noyaux. L’arbre qui les produit, le Néflier commun (Maspilus germanica), croît spontanément dans nos forêts.
Il existe des variétés cultivées de néflier, greffées souvent sur de l'aubépine, capables d’offrir des fruits beaucoup plus gros que leur cousin sauvage. L'arbre peut être très esthétique avec ses grandes feuilles gaufrées, sa frondaison étalée et son tronc tordu. Il est résistant aux maladies et aux climats rudes.
Les nèfles sont mûres en début d’automne, mais elles ne sont pas mangeables pour autant. Il faut attendre quelques semaines en milieu frais pour qu’elles deviennent blettes. Elles prennent alors l’aspect d’un fruit pourri qui rebute l’ignorant. Mais le connaisseur s’en régale: leur chair molle et sucrée a le goût de vin et de miel. Si on les laisse sur l'arbre, elles feront le bonheur des oiseaux.
• Wikipedia
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De l'eau pour les oiseaux
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Chacun peut se rendre compte que des périodes de sécheresse peuvent sévir en toute saison. C'est un gros problème pour la faune, et notamment pour les oiseaux – même en hiver. Non seulement les gouilles et les mares s'assèchent, mais aussi les petites poches d'eau "aériennes" qui peuvent exister sur les bâtiments, dans les gouttières des toits ou dans des creux d'arbre.
Les oiseaux ne font pas que boire. La plupart ont besoin d'un bain quotidien pour se coiffer et se lisser les plumes, afin de remettre en état leur équipement de vol. La Charte des Jardins ne demande pas de créer un point d'eau. Mais c'est une bonne idée d'en placer un dans le jardin, sur la terrasse, le balcon ou sur un toit plat.
Il est important que l'eau soit renouvelée régulièrement, afin que le bassin ne devienne pas un lieu de transmission de maladies. On veillera aussi à le placer à un endroit où les chats ne peuvent pas se tenir en embuscade: les oiseaux sont très vulnérables au moment du bain.
• ornithomedia.com
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Coccinelles asiatiques
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Avec le froid qui s'est installé, on peut découvrir chez soi une petite nuée de coccinelles agglutinées dans un coin de mur, un repli de store ou même dans un meuble. Beaucoup d'espèces de coccinelles ont ce comportement grégaire pour passer l'hiver à l'abri du gel – c'est ce qui les attirent dans nos logements chauffés.
Il y a, hélas, des chances que ces squatters soient des Coccinelles asiatiques (Harmonia axyridis), une espèce envahissante introduite à l'origine en Belgique pour dévorer les pucerons sur les cultures sous serres. Présentes depuis 2004 sur sol suisse, les coccinelles asiatiques deviennent malheureusement de plus en plus fréquentes, car elles ne mangent pas que des pucerons: elles s'attaquent aussi aux larves de nos coccinelles indigènes, et prennent lentement leur place.
Si on est sûr d'être en présence d'une concentration de coccinelles asiatiques, on peut s'en débarrasser avec l'aspirateur (slurp). Par contre, si ce sont des coccinelles indigènes et que leur présence dérange, on les récoltera délicatement dans un bocal à l'aide d'une brosse souple, puis on les amènera au dehors, dans un coin qui offre des cachettes à l'abri de la pluie et du gel.
• Identifier la coccinelle asiatique
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Arbousier
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Le réchauffement du climat modifie la nature et nos jardins. Si on cherche un arbrisseau assez massif pour se protéger des regards des voisins, on peut désormais essayer l'Arbousier (avec un "b"; à ne pas confondre avec l'Argousier) une plante méditerranéenne au feuillage vert foncé, dense et persistant. Souvent plus large que haut, ce petit arbre facile à tailler a besoin de soleil et d'un sol drainé, mais il peut très bien résister au froid, et supporte facilement la sécheresse.
En octobre-novembre, l'arbousier (Arbutus unedo) porte à la fois des grappes de petites clochettes blanches (les fleurs de l'année) et des fruits globuleux qui ressemblent à des fraises: les arbouses, issues des fleurs de l'année précédente. Elles sont douçâtres et granuleuses en bouche, mais elles se laissent manger avec plaisir. Le nectar des clochettes, quant à lui, est une aubaine pour les abeilles qui s'attardent encore.
• Wikipedia
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Vie de la Charte
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Corsier-sur-Vevey (VD)
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Ils sont 18 élèves de 13 à 15 ans à avoir signé la Charte des Jardins: un engagement collectif pour favoriser la biodiversité autour de leur collège de Corsier-sur-Vevey. L'école accueille des jeunes de tous les âges de l'école obligatoire. Son gazon a été transformé en prairie fleurie. Et trois buttes de permaculture donnent au décor un relief potager. Cet élan de renaturation incite les enseignants à utiliser la production du jardin dans les cours d'économie et les cours de cuisine. Quant aux excursions de sciences naturelles, elles peuvent déjà débuter en franchissant la porte.
• www.corsier-sur-vevey.ch
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Maison de la créativité (GE)
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Signataire de la Charte des Jardins, la Maison de la créativité est une belle demeure du XIXe siècle bordée d'une forêt. Elle regarde vers le sud par dessus une vaste prairie fleurie qui descend jusqu'au bord de la rivière L'Arve. Soutenue par la Ville de Genève, la maison accueille tous les enfants jusqu’à 6 ans, avec leurs familles, pour développer leurs facultés créatives. Elle leur offre des objets et des jeux choisis pour déclencher leur inventivité. Les animateurs explorent aussi les plantes, les animaux et les matériaux naturels qui existent sur la propriété. La nature a ce don merveilleux de renouveler sans cesse le matériel pédagogique.
• maisondelacreativite.ch
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Lully (VD)
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En juin dernier, la commune de Lully (VD) a organisé une grande fête pour ses 1000 ans. En effet, la première citation de Lulliacum figure sur un parchemin de l’Abbaye de Saint-Maurice (VS) daté de l'an 1018. En cette année d'anniversaire, Lully a aussi signé la Charte des Jardins pour préserver sa biodiversité. Si ses quelque 820 habitants s'appellent officiellement les Lulliérans, on les surnomme souvent "Les Bourdons", ce qui est de bon augure pour le développement de la charte sur la commune.
• lully.ch
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Prilly (VD)
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En décembre 2016, une projection gratuite du film "Demain" a été organisée à Prilly (VD). Très motivés par le film, plusieurs citoyens ont alors créé l'association 1008-Ensemble pour promouvoir le mieux vivre et le développement durable au sein de la commune. Premier projet: créer un jardin de toutes pièces sur une parcelle nue, et y développer des coins de nature et des potagers ouverts à toute la population. Deux ans plus tard, le jardin est là, mettant une grande touche de biodiversité et de convivialité entre les bâtiments voisins. L'association a trouvé tout naturel d'accrocher au portail l'emblème de la Charte des Jardins.
• 1008-ensemble.ch
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Agenda
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Hivernage du jardin
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La belle saison a été très sèche. Conséquence pour cet hiver: la nature n'offre pas beaucoup de fruits, de graines, de vers ni d'insectes aux petits animaux qui vivent dans les parcs et jardins. Plus que jamais, il est nécessaire de conserver des tas de feuilles mortes (leur décomposition s'accompagne du développement d'une multitude d'invertébrés), des glands et autres fruits tombés au sol, ainsi que les baies qui ornent les arbustes des haies. Et puisque novembre est un bon mois pour les plantations, on préférera les plantes indigènes sauvages, car elles sont capables de nourrir les oiseaux, les papillons et les autres visiteurs des jardins.
• Arbustes indigènes
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Cadeau de Noël
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Les éditions Salamandre viennent de publier le livre que beaucoup d'amateurs attendaient: Le comportement des oiseaux d'Europe. C'est gros (576 pages), c'est beau (1800 dessins), c'est passionnant, et c'est très abordable (CHF 65.-). Créé en 2006 en italien par deux ornithologues talentueux, l'ouvrage a été non seulement traduit en français, mais aussi mis à jour et complété. Un chef d'oeuvre qui fera un beau cadeau de Noël.
• Salamandre
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